My-library.info
Все категории

Simenon, Georges - Maigret

На электронном книжном портале my-library.info можно читать бесплатно книги онлайн без регистрации, в том числе Simenon, Georges - Maigret. Жанр: Полицейский детектив издательство неизвестно, год 2004. В онлайн доступе вы получите полную версию книги с кратким содержанием для ознакомления, сможете читать аннотацию к книге (предисловие), увидеть рецензии тех, кто произведение уже прочитал и их экспертное мнение о прочитанном.
Кроме того, в библиотеке онлайн my-library.info вы найдете много новинок, которые заслуживают вашего внимания.

Название:
Maigret
Автор
Издательство:
неизвестно
ISBN:
нет данных
Год:
неизвестен
Дата добавления:
16 октябрь 2019
Количество просмотров:
378
Читать онлайн
Simenon, Georges - Maigret

Simenon, Georges - Maigret краткое содержание

Simenon, Georges - Maigret - описание и краткое содержание, автор Simenon, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки My-Library.Info

Avant d'ouvrir les yeux, Maigret fronça les sourcils, comme s'il se fût méfié de cette voix qui venait lui crier tout au fond de son sommeil : Mon oncle !?


Les paupières toujours closes, il soupira, tâtonna le drap de lit et comprit qu'il ne rêvait pas, qu'il se passait quelque chose puisque sa main n'avait pas rencontré, là où il eût dû être, le corps chaud de Mme Maigret. Il ouvrit enfin les yeux. La nuit était claire. Mme Maigret, debout près de la fenêtre à petits carreaux, écartait le rideau cependant qu'en bas quelqu'un secouait la porte et que le bruit se répercutait dans toute la maison. Mon oncle ! C'est moi ?


[http://www.amazon.fr/Maigret-Georges-Simenon/dp/2253120596](http://www.amazon.fr/Maigret-Georges-Simenon/dp/2253120596)


Maigret читать онлайн бесплатно

Maigret - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon
Назад 1 2 3 4 5 ... 14 Вперед

GEORGES SIMENON


Maigret

Maigret XVIII


ARTHÈME FAYARD


I

Avant d’ouvrir les yeux, Maigret fronça les sourcils, comme s’il se fût méfié de cette voix qui venait de lui crier tout au fond de son sommeil :

— Mon oncle !…

Les paupières toujours closes, il soupira, tâtonna le drap de lit et comprit qu’il ne rêvait pas, qu’il se passait quelque chose puisque sa main n’avait pas rencontré, là où il eût dû être, le corps chaud de Mme Maigret.

Il ouvrit enfin les yeux. La nuit était claire. Mme Maigret, debout près de la fenêtre à petits carreaux, écartait le rideau cependant qu’en bas quelqu’un secouait la porte et que le bruit se répercutait dans toute la maison.

— Mon oncle ! C’est moi…

Mme Maigret regardait toujours dehors, et ses cheveux roulés autour des épingles lui faisaient une étrange auréole.

— C’est Philippe, dit-elle, sachant bien que Maigret était éveillé et que, tourné vers elle, il attendait. Tu te lèves ?


Maigret descendit le premier, les pieds nus dans ses pantoufles de feutre. Il avait passé à la hâte un pantalon et, tout en s’engageant dans l’escalier, il endossait le veston. À la huitième marche, il devait baisser la tête, à cause de la solive. D’habitude, il le faisait sans y penser. Cette fois il oublia et heurta la poutre du front, grogna, jura, quitta la cage de l’escalier glaciale pour la cuisine où régnait encore un petit reste de chaleur.

Il y avait des barres de fer à la porte. De l’autre côté, Philippe disait à quelqu’un :

— Je n’en ai pas pour longtemps. Nous serons à Paris avant le jour.

Mme Maigret s’habillait, car on l’entendait aller et venir au premier étage. Maigret tira le battant, maussade du coup qu’il venait de se donner.

— C’est toi ! grommela-t-il en voyant son neveu debout sur la route.

Une énorme lune nageait au-dessus des peupliers sans feuilles et rendait le ciel si clair que les moindres branches s’y dessinaient, et que la Loire, au-delà du tournant, n’était qu’un grouillement de paillettes argentées.

« Vent d’est ! » pensa machinalement Maigret, comme l’eût pensé n’importe quel habitant du pays en voyant griser la surface du fleuve.

Ce sont des habitudes qu’on prend à la campagne, comme aussi de rester sans rien dire dans l’encadrement de la porte à regarder l’intrus et à attendre qu’il parle.

— Je n’ai pas éveillé tante, au moins ?

Philippe avait le visage figé de froid. Derrière lui, sur la campagne blanche de givre, se découpait la silhouette saugrenue d’un taxi G 7.

— Tu laisses le chauffeur dehors ?

— Il faut que je vous parle tout de suite.

— Entrez vite tous les deux, fit dans la cuisine Mme Maigret, qui allumait une lampe à pétrole.

Elle ajouta pour son neveu :

— L’électricité n’est pas encore placée. C’est-à-dire que l’installation est faite dans la maison, mais on ne nous a pas encore donné le courant.

Une ampoule pendait en effet au bout d’un fil. Il y a des détails de ce genre que l’on remarque sans raison. Et, quand on est déjà nerveux, cela suffit à vous irriter.

Pendant les minutes qui suivirent, Philippe devait souvent fixer cette ampoule et son fil mal tendu qui ne servaient à rien, sinon à souligner tout ce que cette maison campagnarde avait de vieillot, ou bien tout ce que le confort moderne a de fragile.

— Tu viens de Paris ?

Mal réveillé, Maigret s’appuyait à la cheminée. La présence du taxi sur la route rendait la question aussi inutile que l’ampoule. Mais il y a des moments où l’on parle pour parler.

— Je vais tout vous raconter, mon oncle. Je suis dans une situation épouvantable. Si vous ne m’aidez pas, si vous ne venez pas à Paris avec moi, je ne sais pas ce que je deviendrai. J’en perds la tête. Tenez ! Je n’ai pas embrassé tante.

Il effleura trois fois les joues de Mme Maigret, qui avait passé un peignoir sur sa tenue de nuit. Il accomplissait ce rite comme un enfant. Aussitôt après, il s’assit devant la table et se prit la tête à deux mains.

Maigret bourrait sa pipe en le regardant, et sa femme entassait des brindilles dans la cheminée. Il y avait dans l’air quelque chose d’anormal, de menaçant. Maigret, depuis qu’il était à la retraite, avait perdu l’habitude de se lever au milieu de la nuit, et cela lui rappelait, malgré lui, des nuits passées auprès d’un malade ou d’un mort.

— Je me demande comment j’ai pu être si bête ! sanglota soudain Philippe.

Son émotion éclatait d’un seul coup. Il pleurait sans larmes. Il regardait autour de lui comme quelqu’un qui cherche à passer ses nerfs sur quelque chose, et par contraste avec cette agitation à vide, Maigret remontait la mèche de la lampe à pétrole, les premières flammes s’élevaient du foyer.

— Avant tout, tu vas boire quelque chose.

L’oncle prit une bouteille de marc et deux verres dans un placard qui contenait des restes de victuailles et qui sentait la viande froide. Mme Maigret mit ses sabots pour aller chercher du bois dans le bûcher.

— À ta santé ! Surtout, essaie d’être un peu plus calme.

L’odeur des brindilles qui flambaient se mêlait à celle du marc. Philippe, hébété, regardait sa tante qui surgissait sans bruit de l’obscurité, les bras chargés de bûches.

Il était myope et, vus sous un certain angle, ses yeux paraissaient immenses derrière les verres de ses lunettes, ce qui lui donnait un air d’affolement enfantin.

— C’est arrivé cette nuit même. Je devais faire une planque rue Fontaine…

— Un instant, l’interrompit Maigret en s’installant à califourchon sur une chaise de paille et en allumant sa pipe. Avec qui travailles-tu ?

— Avec le commissaire Amadieu.

— Continue.

Maigret, qui tirait doucement sur sa pipe, faisait de petits yeux et caressait, au-delà du mur crépi à la chaux et de l’étagère aux casseroles de cuivre, des images qui lui étaient aussi familières. Quai des Orfèvres, le bureau d’Amadieu était le dernier à droite, au fond du couloir. Amadieu lui-même était un homme maigre et triste qui avait été nommé commissaire divisionnaire quand Maigret avait pris sa retraite.

— Il a toujours ses longues moustaches ?

— Toujours. Nous avions hier un mandat d’amener contre Pepito Palestrino, le patron du Floria, rue Fontaine.

— Quel numéro ?

— Le 53, à côté d’un marchand de lunettes.

— De mon temps, c’était le Toréador. Une histoire de cocaïne ?

— De cocaïne d’abord. Puis autre chose aussi. Le patron avait entendu dire que Pepito était dans le coup de Barnabé, le type qui a été descendu place Blanche voilà quinze jours. Vous avez dû lire ça dans les journaux.

— Fais du café ! dit Maigret à sa femme.

Et, avec le soupir d’aise d’un chien qui se couche enfin après avoir tourné en rond, il appuya les coudes au dossier de sa chaise, posa le menton sur ses mains croisées. De temps en temps, Philippe retirait ses lunettes pour essuyer les verres, et, pendant quelques instants, il paraissait aveugle. C’était un grand garçon roux, charnu, à la peau d’un rose de bonbon.

— Vous savez que nous ne faisons plus ce que nous voulons. De votre temps, on n’aurait pas regardé à arrêter Pepito en pleine nuit. Maintenant, il faut observer la loi à la lettre. C’est pourquoi le patron a décidé de procéder à l’arrestation à huit heures du matin. En attendant, j’étais chargé de surveiller l’oiseau…

Il s’enlisait dans le calme épais de la pièce, puis soudain, avec un sursaut, il retrouvait sa tragédie, regardait autour de lui avec égarement.

Pour Maigret, il se dégageait des quelques phrases prononcées comme des odeurs de Paris. Il imaginait l’enseigne lumineuse du Floria, le portier à l’affût des voitures, et son neveu arrivant, le soir, à proximité.

— Enlève ton pardessus, Philippe, intervint Mme Maigret. Tu prendras froid en sortant.

Il était en smoking. Cela faisait un drôle d’effet dans la cuisine basse, au plafond à grosses poutres, au sol carrelé de rouge.

— Bois encore un peu…

Mais Philippe se leva brusquement, étreignit ses propres mains à les briser, en proie à une nouvelle rage.

— Si vous saviez, mon oncle…

Il avait envie de pleurer et il ne pouvait pas. Son regard tomba encore sur l’ampoule électrique. Il trépigna.

— Je parie que tout à l’heure je serai arrêté !

Mme Maigret, qui versait l’eau bouillante sur le café, se retourna, sa casserole à la main.

— Qu’est-ce que tu racontes ?

Et Maigret fumait toujours, écartait le col à petites broderies rouges de sa chemise de nuit.

— Tu faisais donc une planque en face du Floria…

— Pas en face. Je suis entré, dit Philippe sans se rasseoir. Au fond du cabaret, il y a un petit bureau et Pepito y a installé un lit de camp. C’est là qu’il couche le plus souvent après avoir fermé les portes.

Une carriole passa sur la route. L’horloge était arrêtée. Maigret regarda sa montre qui pendait à un clou au-dessus de la cheminée et qui marquait quatre heures et demie. Dans les étables, on commençait à traire, et des charrettes se dirigeaient vers le marché d’Orléans. Le taxi était toujours sur la route, devant la maison.

— J’ai voulu faire le malin, avoua Philippe. La semaine dernière, le patron m’avait engueulé et m’avait dit…

Il rougit, se tut, chercha à accrocher son regard à quelque chose.

— Il t’avait dit ?…

— Je ne sais plus…

— Je le sais, moi ! Du moment que c’est Amadieu, il a dû sortir une phrase dans le genre de : « Vous êtes un fantaisiste, monsieur, un fantaisiste comme votre oncle ! »

Philippe ne dit ni oui ni non.

— Bref, j’ai voulu faire le malin, se hâta-t-il de poursuivre. Quand, vers une heure et demie, les clients sont sortis, je me suis caché dans les lavabos. Je pensais que si Pepito avait eu vent de quelque chose, il essaierait peut-être de faire disparaître la camelote. Savez-vous ce qui s’est passé ?

Maigret, plus grave, hocha lentement la tête.

— Pepito était seul. De cela, je suis sûr ! Or, à un certain moment, un coup de feu a éclaté. J’ai mis quelques secondes à comprendre, puis encore quelques secondes à courir dans la salle. Elle paraissait plus grande, la nuit. Une seule ampoule l’éclairait. Pepito était couché entre deux rangs de tables, et en tombant il avait renversé des chaises. Il était mort…

Maigret se leva, se servit une rasade de marc, tandis que sa femme lui faisait signe de ne pas trop boire.

— C’est tout ?

Philippe marchait de long en large. Et lui qui avait l’élocution plutôt difficile se mit à parler d’abondance d’une voix sèche et méchante.

— Non, ce n’est pas tout ! C’est alors que j’ai fait l’imbécile ! J’ai été pris de trac. Je n’étais plus capable de penser. La salle vide était sinistre, comme pleine de grisaille. Des serpentins traînaient par terre et sur les tables. Pepito était couché d’une drôle de façon, sur le côté, la main près de sa blessure, et il avait l’air de me regarder. Que voulez-vous que je vous dise ? J’ai sorti mon revolver et j’ai parlé. J’ai crié n’importe quoi et ma voix m’a encore plus effrayé. Partout il y avait des coins d’ombre, des tentures, et il me semblait que ça bougeait. J’ai fait un effort. Je suis allé voir. J’ouvrais soudain une porte, où j’arrachais du velours. Au bas, j’ai trouvé le tableau électrique et j’ai voulu faire de la lumière. Je poussais les commutateurs, au hasard. Et c’était encore plus affolant. Un projecteur s’éclaira en rouge. Des ventilateurs ronflèrent dans tous les coins.

« — Qui va là ? criai-je encore.

Il se mordit les lèvres. Sa tante le regardait, aussi émue que lui. C’était le fils de sa sœur. Il était né là-bas, en Alsace, et Maigret l’avait fait entrer au Quai des Orfèvres. « J’aimerais mieux le savoir dans une administration », avait dit sa mère.

Et maintenant, il haletait :

— Il ne faut pas m’en vouloir, mon oncle. Je ne sais pas moi-même comment ça s’est fait. C’est à peine si je me souviens. J’ai tiré, en tout cas, parce que je croyais voir bouger quelque chose. Tout à coup, je me précipitais en avant, puis je m’arrêtais. Je croyais entendre des pas, des chuchotements. Et je ne rencontrais que le vide. Jamais je n’aurais cru que la salle était aussi grande et semée d’autant d’obstacles. À la fin, je me suis trouvé dans le bureau. Il y avait un revolver sur la table. Je l’ai saisi, machinalement. Le canon était encore chaud. J’ai sorti le chargeur et j’ai vu qu’il y manquait une balle…

— Imbécile ! grommela Maigret entre ses dents.

Le café fumait dans les bols, et Mme Maigret, le sucrier à la main, restait là sans savoir ce qu’elle faisait.

— J’avais tout à fait perdu la raison. J’ai encore cru entendre du bruit du côté de la porte. J’ai couru. C’est seulement après que je me suis aperçu que j’avais une arme dans chaque main.

— Où as-tu mis le revolver ?

La voix de Maigret était dure.

Philippe baissa les yeux.

— Des tas d’idées me passaient par la tête. Si l’on croyait à un crime, on penserait que, puisque j’étais seul avec Pepito…

— Mon Dieu ! gémit Mme Maigret.

— Cela n’a duré que quelques secondes. J’ai posé le revolver près de la main du cadavre, pour faire croire au suicide, puis…

Maigret se leva, les mains derrière le dos, se campa devant la cheminée, dans sa pose favorite. Il n’était pas rasé. Il avait un peu grossi depuis l’époque où il se campait ainsi devant son poêle du quai des Orfèvres.

— En sortant, tu as rencontré quelqu’un, n’est-ce pas ?

Il en était sûr.

— Juste au moment de refermer la porte derrière moi, je me suis heurté à un homme qui passait sur le trottoir. J’ai demandé pardon. Nos visages se sont presque touchés. Je ne sais même pas, si, après, j’ai vraiment fermé la porte. J’ai marché jusqu’à la place Clichy. J’ai pris un taxi et j’ai donné votre adresse.

Mme Maigret posa le sucrier sur la table de hêtre et demanda lentement à son mari :

— Quel costume mets-tu ?

Pendant une demi-heure, ce fut le désordre.

On entendait Maigret qui se rasait et s’habillait dans sa chambre. Mme Maigret faisait cuire des œufs et questionnait Philippe.

— Tu as des nouvelles de ta mère ?

— Elle va bien. Elle devait venir à Paris pour Pâques.

On fit entrer le chauffeur, qui refusa de quitter son lourd pardessus brun. Des gouttelettes d’eau tremblaient dans ses moustaches. Il s’assit dans un coin et ne bougea plus.

Назад 1 2 3 4 5 ... 14 Вперед

Simenon читать все книги автора по порядку

Simenon - все книги автора в одном месте читать по порядку полные версии на сайте онлайн библиотеки My-Library.Info.


Maigret отзывы

Отзывы читателей о книге Maigret, автор: Simenon. Читайте комментарии и мнения людей о произведении.

Прокомментировать
Подтвердите что вы не робот:*
Подтвердите что вы не робот:*
Все материалы на сайте размещаются его пользователями.
Администратор сайта не несёт ответственности за действия пользователей сайта..
Вы можете направить вашу жалобу на почту librarybook.ru@gmail.com или заполнить форму обратной связи.