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Simenon, Georges - La nuit du carrefour

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Название:
La nuit du carrefour
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неизвестно
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неизвестен
Дата добавления:
16 октябрь 2019
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Simenon, Georges - La nuit du carrefour

Simenon, Georges - La nuit du carrefour краткое содержание

Simenon, Georges - La nuit du carrefour - описание и краткое содержание, автор Simenon, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки My-Library.Info

Quand Maigret, avec un soupir de lassitude, écarta sa chaise du bureau auquel il était accoudé, il y avait exactement dix-sept heures que durait l'interrogatoire de Carl Andersen.

On avait vu tour à tour, par les fenêtres ans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d'assaut, à l'heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l'animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l'apéritif.

La Seine s'était enveloppée de buée. Un dernier remorqueur était passé, avec feux verts et rouges, traînant trois péniches. Dernier autobus. Dernier métro. Le cinéma dont on fermait les grilles après avoir rentré les panneaux-réclame...

La nuit du carrefour читать онлайн бесплатно

La nuit du carrefour - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

L’autre ne répondit même pas, tira en l’air, et alors le commissaire n’hésita plus. Le puits avait trois mètres de profondeur. Brusquement, Maigret sauta, tomba littéralement sur le dos de l’assureur, non sans écraser une des jambes d’Else.

Ce fut la confusion absolue. Une balle partit encore, érafla le mur du puits, alla se perdre dans le ciel tandis que le commissaire, par prudence, frappait comme un sourd, de ses deux poings, le crâne de Michonnet.

Au quatrième coup, l’agent d’assurances lui lança un regard d’animal blessé, vacilla, tomba en travers, l’œil poché, la mâchoire démantibulée.

Else, qui se tenait la gorge à deux mains, faisait des efforts pour respirer.

C’était à la fois tragique et loufoque, cette bataille au fond d’un puits, dans une odeur de salpêtre et de vase, dans la demi-obscurité.

Plus loufoque l’épilogue : Michonnet, qu’on remonta avec la corde de la poulie, tout mou, tout flasque, et gémissant ; Else, que Maigret hissa à bout de bras et qui était sale, avec sa robe de velours noir couverte de grandes plaques de mousse verdâtre.

Ni elle ni son adversaire n’avaient perdu complètement connaissance. Mais ils étaient brisés, écœurés, comme ces clowns qu’on voit parodier un combat de boxe et qui, couchés l’un sur l’autre, continuent à donner des coups imprécis dans le vide.

Maigret avait ramassé le revolver. C’était celui d’Else, qui manquait dans la cachette de la chambre. Il y restait une balle.

Lucas arrivait de la maison, le front soucieux, soupirait en regardant ce spectacle :

— J’ai dû faire lier l’autre sur son lit…

L’agent tamponnait d’un mouchoir imbibé d’eau le front de la jeune fille. Le brigadier questionnait :

— D’où sortent-ils, ces deux-là ?

Il avait à peine fini de parler qu’on voyait Michonnet, qui n’avait même plus l’énergie de se tenir debout, se jeter néanmoins sur Else, le visage décomposé par la fureur. Il n’eut pas le temps de l’atteindre. Du pied, Maigret l’envoya rouler à deux mètres de lui, tonna :

— C’est fini, hein, cette comédie !…

Il fut pris de fou rire, tant l’expression de physionomie de l’assureur était comique. Il faisait penser à ces gosses rageurs qu’on emporte sous le bras en leur donnant la fessée et qui continuent à s’agiter, à hurler, à pleurer, à essayer de mordre et de frapper, sans s’avouer leur impuissance.

Car Michonnet pleurait ! Il pleurait et grimaçait ! Il menaçait même, du poing !

Else était enfin debout, se passait la main sur le front.

— J’ai bien cru que ça y était ! soupira-t-elle avec un pâle sourire. Il serrait tellement fort…

Elle avait une joue noire de terre, de la boue dans ses cheveux en désordre. Maigret n’était guère plus propre.

— Qu’est-ce que vous faisiez dans le puits ? questionna-t-il.

Elle lui lança un regard aigu. Son sourire disparut. On sentit que, d’un seul coup, elle reprenait possession de tout son sang-froid.

— Répondez…

— Je… J’y ai été transportée de force…

— Par Michonnet ?…

— Ce n’est pas vrai ! hurla celui-ci.

— C’est vrai… Il a voulu m’étrangler… Je crois qu’il est fou…

— Elle ment !… C’est elle qui est folle !… Ou plutôt c’est elle qui…

— Qui quoi ?…

— Je ne sais pas ! Qui… C’est une vipère, dont il faut écraser la tête contre une pierre…

Le jour s’était levé insensiblement. Dans tous les arbres des oiseaux piaillaient.

— Pourquoi vous étiez-vous armée d’un revolver ?…

— Parce que je craignais un piège…

— Quel piège ?… Un instant !… Procédons avec ordre… Vous venez de dire que vous avez été assaillie et transportée dans le puits…

— Elle ment ! répéta convulsivement l’assureur.

— Montrez-moi donc, poursuit Maigret, l’endroit où a eu lieu cette attaque…

Elle regarda autour d’elle, désigna le perron.

— C’est là ? Et vous n’avez pas crié ?…

— Je n’ai pas pu…

— Et ce petit bonhomme maigrichon a été capable de vous porter jusqu’au puits, autrement dit de parcourir deux cents mètres avec une charge de cinquante-cinq kilos ?…

— C’est vrai…

— Elle ment !…

— Faites-le taire ! dit-elle avec lassitude. Vous ne voyez pas qu’il est fou ?… Et cela ne date pas d’aujourd’hui…

Il fallut calmer Michonnet, qui allait se précipiter à nouveau vers elle.

Ils étaient un petit groupe dans le jardin : Maigret, Lucas, deux inspecteurs, regardant l’agent d’assurances au visage tuméfié et Else qui, tout en parlant, essayait de mettre de l’ordre dans sa toilette.

Il eût été difficile de déterminer pourquoi l’on ne parvenait pas à atteindre au tragique, ni même au drame. Cela sentait plutôt la bouffonnerie.

Sans nul doute cette aube indécise y était-elle pour quelque chose ? Et aussi la fatigue de chacun, la faim même ?

Ce fut pis quand on vit une bonne femme marcher en hésitant sur la route, montrer sa tête derrière les barreaux de la grille, ouvrir enfin celle-ci et s’écrier en regardant Michonnet :

— Emile !…

C’était Mme Michonnet, plus abrutie que désemparée, Mme Michonnet qui tira un mouchoir de sa poche et fondit en larmes.

— Encore avec cette femme !…

Elle avait l’air d’une bonne grosse mère ballottée par les événements et se réfugiant dans l’amertume lénifiante des pleurs.

Maigret nota, amusé, la netteté dont s’imprégnait le visage d’Else, qui regardait tour à tour chacun autour d’elle. Un visage joli, très fin, tout tendu, tout pointu soudain.

— Qu’alliez-vous faire dans le puits ?… questionna-t-il, bon enfant, avec l’air de dire : « Fini, hein ! Entre nous, ce n’est plus la peine de jouer la comédie. »

Elle comprit. Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire ironique.

— Je crois que nous sommes faits comme des rats ! concéda-t-elle. Seulement j’ai faim, j’ai soif, j’ai froid, et je voudrais quand même faire un bout de toilette… Après, on verra…

Ce n’était pas de la comédie. C’était au contraire d’une netteté admirable.

Elle était toute seule au milieu du groupe et elle ne se troublait pas, elle regardait d’un air amusé Mme Michonnet en larmes, le pitoyable Michonnet, puis elle se tournait vers Maigret et ses yeux disaient :

« Les pauvres ! Nous, nous sommes de la même classe, pas vrai ?… On causera tout à l’heure… Vous avez gagné !… Mais avouez que j’ai bien joué ma partie !… »

Pas d’effroi, pas de gêne non plus. Pas une ombre de cabotinage.

C’était la véritable Else qu’on découvrait enfin et qui savourait elle-même cette révélation.

— Venez avec moi ! dit Maigret. Toi, Lucas, occupe-toi de l’autre… Quant à la femme, qu’elle retourne chez elle, ou qu’elle reste ici…


— Entrez ! vous ne me gênez pas !…

C’était la même chambre, là-haut, avec le divan noir, le parfum obstiné, la cachette derrière l’aquarelle. C’était la même femme.

— Carl est bien gardé, au moins ? questionna-t-elle avec un mouvement du menton vers la chambre du blessé. Parce qu’il serait encore plus forcené que Michonnet !… Vous pouvez fumer votre pipe…

Elle versa de l’eau dans la cuvette, retira tranquillement sa robe, comme si c’eût été la chose la plus naturelle du monde, et resta en combinaison, sans pudeur ni provocation.

Maigret pensait à sa première visite dans la maison des Trois-Veuves, à l’Else énigmatique et distante comme une vamp de cinéma, à cette atmosphère trouble et énervante dont elle parvenait à s’entourer.

Etait-elle assez jeune fille perverse quand elle parlait du château de ses parents, des nurses et des gouvernantes, du rigorisme de son père ?

C’était fini ! Un geste était plus éloquent que tous les mots : cette façon d’enlever sa robe, de se regarder maintenant dans la glace avant de se passer de l’eau sur le visage.

C’était la fille, simple et vulgaire, saine et rouée.

— Avouez que vous avez marché !

— Pas longtemps !…

Elle s’essuya le visage du coin d’une serviette-éponge.

— … Vous vous vantez… Hier encore, quand vous étiez ici et que je vous laissais apercevoir un sein, vous aviez la gorge sèche, le front moite, en bon gros que vous êtes… Maintenant, bien sûr, que ça ne vous fait plus rien… Et pourtant, je ne suis pas moche…

Elle cambrait les reins, prenait plaisir à regarder son corps souple, à peine voilé.

— Entre nous, qu’est-ce qui vous a mis la puce à l’oreille ? J’ai commis une faute ?

— Plusieurs…

— Lesquelles ?

— Celle, par exemple, de parler un peu trop de château et de parc… Quand on habite vraiment un château, on dit plutôt la maison, ou la propriété…

Elle avait tiré le rideau d’une penderie et elle regardait ses robes en hésitant.

— Vous allez m’emmener à Paris, naturellement !… Et il y aura des photographes… Que pensez-vous de cette robe verte ?…

Elle la tint devant elle pour juger de l’effet.

— Non !… C’est encore le noir qui me va le mieux… Voulez-vous me donner du feu ?…

Elle rit, car malgré tout Maigret, surtout quand elle s’approcha de lui pour allumer sa cigarette, était un peu troublé par ce qu’elle parvenait à mettre de sourd érotisme dans l’atmosphère.

— Allons ! je m’habille… C’est rigolo, pas vrai ?…

Même les mots d’argot prenaient une saveur particulière dans sa bouche, grâce à son accent.

— Depuis quand êtes-vous la maîtresse de Carl Andersen ?

— Je ne suis pas sa maîtresse. Je suis sa femme…

Elle passa un crayon sur ses cils, aviva le rose de ses joues.

— Vous vous êtes mariés au Danemark ?

— Vous voyez que vous ne savez encore rien !… Et ne comptez pas sur moi pour parler. Ce ne serait pas de jeu… D’ailleurs, vous ne me tiendrez pas longtemps… Combien de temps après l’arrestation passe-t-on à l’anthropométrie ?…

— Vous y passerez tout à l’heure.

— Tant pis pour vous !… Car on s’apercevra que je m’appelle de mon vrai nom Bertha Krull et que, depuis un peu plus de trois ans, il y a un mandat d’arrêt lancé contre moi par la police de Copenhague… Le Gouvernement danois demandera l’extradition… Voilà ! je suis prête… Maintenant, si vous permettez que j’aille manger un morceau… Vous ne trouvez pas que cela sent le renfermé, ici ?…

Elle marcha vers la fenêtre, qu’elle ouvrit. Puis elle revint à la porte. Maigret franchit celle-ci le premier. Alors, brusquement, elle referma l’huis, tira le verrou, et l’on entendit des pas précipités dans la direction de la fenêtre.

Maigret eût été moins lourd de dix kilos qu’elle se fût sans doute enfuie. Il ne perdit pas un quart de seconde. Le verrou était à peine tiré qu’il fonçait de toute sa masse sur le panneau.

Et celui-ci céda au premier coup. La porte s’abattit, gonds et serrures arrachés.

Else était à cheval sur l’appui de fenêtre. Elle hésita.

— Trop tard ! dit-il.

Elle fit demi-tour, la poitrine un peu haletante, des moiteurs au front.

— C’était bien la peine de faire une toilette raffinée ! ironisa-t-elle en montrant sa robe déchirée.

— Vous me donnez votre parole de ne plus chercher à fuir ?

— Non !

— Dans ce cas, je vous préviens que je tire au moindre mouvement suspect…

Et désormais il garda son revolver à la main.

En passant devant la porte de Carl, elle questionna :

— Vous croyez qu’il s’en tirera ?… Il a deux balles dans la peau, n’est-ce pas ?

Il l’observa et à cet instant il eût été bien en peine de porter un jugement sur elle. Il crut pourtant discerner sur son visage et dans sa voix un mélange de pitié et de rancune.

— C’est sa faute aussi ! conclut-elle comme pour mettre sa conscience en paix. Pourvu qu’il reste quelque chose à manger dans la maison…

Maigret la suivit dans la cuisine, où elle fouilla les placards et où elle finit par mettre la main sur une boîte de langouste.

— Vous ne voulez pas me l’ouvrir ?… Vous pouvez y aller… Je promets de ne pas en profiter pour filer…

Il régnait entre eux une drôle de cordialité que Maigret n’était pas sans apprécier. Il y avait même quelque chose d’intime dans leurs rapports, avec un rien d’arrière-pensée.

Else s’amusait avec ce gros homme placide qui l’avait vaincue, mais qu’elle avait conscience d’épater par son cran. Quant à lui, il savourait peut-être un peu trop cette promiscuité tellement en dehors de la norme.

— Voilà… Mangez vite…

— On part déjà ?

— Je n’en sais rien.

— Au fond, entre nous, qu’est-ce que vous avez découvert ?

— Peu importe…

— Vous emmenez cet imbécile de Michonnet aussi ?… C’est encore lui qui m’a fait le plus peur… Tout à l’heure, dans le puits, j’ai bien cru que j’allais y passer… Il avait les yeux hors de la tête… Il serrait mon cou tant qu’il pouvait…

— Vous étiez sa maîtresse ?

Elle haussa les épaules, en fille pour qui pareil détail a vraiment peu d’importance.

— Et M. Oscar ?… poursuivit-il.

— Eh bien ! quoi ?

— Encore un amant ?

— Vous essaierez de découvrir tout ça vous-même… Moi, je sais exactement ce qui m’attend… J’ai cinq ans à purger au Danemark pour complicité de vol à main armée et rébellion… C’est là que j’ai attrapé cette balle…

Elle désignait son sein droit.

— Pour le reste, ceux d’ici se débrouilleront !

— Où avez-vous fait la connaissance d’Isaac Goldberg ?

— Je ne marche pas…

— Il faudra pourtant bien que vous parliez.

— Je serais curieuse de savoir comment vous comptez vous y prendre…

Elle répondit tout en mangeant de la langouste sans pain, car il n’en restait plus dans la maison. On entendait dans le salon un agent qui faisait les cent pas, tout en surveillant Michonnet affalé dans un fauteuil.

Deux voitures stoppèrent en même temps devant la grille… Celle-ci fut ouverte et les autos entrèrent dans le parc, contournèrent la maison pour s’arrêter au pied du perron.

Dans la première, il y avait un inspecteur, deux gendarmes, ainsi que M. Oscar et sa femme.

L’autre voiture était le taxi de Paris, et un inspecteur y gardait un troisième personnage.

Les uns et les autres avaient les menottes aux poings, mais ils gardaient des visages sereins, hormis la femme du garagiste, qui avait les yeux rouges.

Maigret fit passer Else dans le salon, où Michonnet tenta une fois de plus de se précipiter vers elle.

On introduisait les prisonniers. M. Oscar avait à peu près la désinvolture d’un visiteur ordinaire, mais il fit la grimace en apercevant Else et l’assureur. L’autre, au type italien, voulut crâner.


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