My-library.info
Все категории

Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands

На электронном книжном портале my-library.info можно читать бесплатно книги онлайн без регистрации, в том числе Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands. Жанр: Полицейский детектив издательство неизвестно, год 2004. В онлайн доступе вы получите полную версию книги с кратким содержанием для ознакомления, сможете читать аннотацию к книге (предисловие), увидеть рецензии тех, кто произведение уже прочитал и их экспертное мнение о прочитанном.
Кроме того, в библиотеке онлайн my-library.info вы найдете много новинок, которые заслуживают вашего внимания.

Название:
Maigret chez les Flamands
Автор
Издательство:
неизвестно
ISBN:
нет данных
Год:
неизвестен
Дата добавления:
16 октябрь 2019
Количество просмотров:
382
Читать онлайн
Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands

Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands краткое содержание

Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands - описание и краткое содержание, автор Simenon, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки My-Library.Info

Quand Maigret descendit du train, en gare de Givet, la première personne qu'il vit, juste en face de son compartiment, fut Anna Peeters. à croire qu'elle avait prévu qu'il s'arrêterait à cet endroit du quai exactement !


Elle n'en paraissait pas étonnée, ni fière. Elle était telle qu'il l'avait vue à Paris, telle qu'elle devait être toujours, vêtue d'un tailleur gris fer, les pieds chaussés de noir, chapeautée de telle sorte qu'il était impossible de se souvenir ensuite de la forme ou même de la couleur de son chapeau.


[http://www.amazon.fr/Chez-flamands-Georges-Simenon/dp/2253124931](http://www.amazon.fr/Chez-flamands-Georges-Simenon/dp/2253124931)


Maigret chez les Flamands читать онлайн бесплатно

Maigret chez les Flamands - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

X


La « Chanson de Solveig »

— Qu’est-ce que vous faites ici ?

Chose étrange, le ton n’était pas agressif. Anna regardait Maigret avec ennui, peut-être avec effroi, mais pas avec haine.

— Vous avez entendu ce que j’ai dit tout à l’heure. Je pars ce soir. Nous venons personnellement de vivre quelques jours dans une intimité assez étroite…

Et il regardait autour de lui le lit des deux jeunes filles, la peau d’ours blanc qui leur servait de carpette, le papier de tenture à petites fleurs roses, l’armoire à glace qui ne reflétait déjà plus que les ombres de la nuit.

— Je n’ai pas voulu partir sans avoir un dernier entretien avec vous…

Le rectangle de la fenêtre formait comme un écran sur lequel la silhouette d’Anne se découpait, plus indécise, à mesure que les minutes s’écoulaient. Et Maigret s’avisa d’un détail qu’il n’avait pas encore remarqué. Une heure plus tôt il n’aurait pu dire comme elle était coiffée. Il le savait maintenant. Ses cheveux longs, tressés serré, s’appuyaient sur la nuque en une lourde torsade.

— Anna !… cria la voix de Mme Peeters dans le corridor du rez-de-chaussée.

Le piano s’était tu. On s’était avisé de la disparition des deux personnages.

— Oui !… Je suis ici…

— Tu as vu le commissaire ?

— Oui !… Nous descendons…

Pour répondre, elle avait marché jusqu’à la porte. Elle revint vers son compagnon, très grave, le regard d’une fixité dramatique.

— Qu’est-ce que vous avez à me dire ?

— Vous le savez bien !

Elle ne détourna pas la tête. Elle continua à le considérer ardemment, les mains jointes sur le ventre dans une pose qui était déjà une pose de vieille.

— Qu’est-ce que vous allez faire ?

— Je vous l’ai dit : rentrer à Paris…

Alors, quand même, la voix se voila.

— Et moi ?

C’était la première fois qu’on décelait une émotion en elle. Elle s’en apercevait elle-même. Et, sans doute pour s’aider à surmonter son trouble, elle marcha vers le commutateur électrique qu’elle tourna.

La lampe avait un abat-jour de soie jaune et n’éclairait qu’un cercle de deux mètres de diamètre sur le plancher.

— Il faut que je vous pose d’abord une question ! dit Maigret. Qui a fourni l’argent ? Il fallait aller vite, n’est-ce pas ? Réunir les fonds en quelques minutes. La banque était fermée. Vous ne devez pas garder de grosses sommes dans la maison. Vous n’avez pas le téléphone…

C’était lent. Le silence, autour d’eux, était d’une intensité rare.

Et Maigret continuait à respirer cette atmosphère quiète de petite bourgeoisie. On devinait un murmure de voix, en bas, le docteur Van de Weert tendant ses courtes jambes vers le poêle, Joseph et Marguerite se regardant sans mot dire, Machère qui devait s’impatienter et Mme Peeters prenant quelque travail de couture ou encore emplissant les verres de genièvre.

Mais toujours le commissaire retrouvait les prunelles claires d’Anna qui finit par articuler :

— C’est Marguerite…

— Elle avait l’argent chez elle ?

— De l’argent et des titres. Elle gère elle-même la part de fortune qui lui revient de sa mère.

Et Anna répéta :

— Qu’est-ce que vous allez faire ?

Au moment où elle disait cela, ses yeux s’humectèrent, mais ce fut si bref que Maigret put croire qu’il se trompait.

— Et vous ?

Le fait que cette question revenait sans cesse prouvait qu’ils avaient peur, l’un comme l’autre, d’aborder le sujet principal.

— Comment avez-vous attiré Germaine Piedbœuf dans votre chambre ?… Attendez ! ne répondez pas tout de suite… Elle est venue d’elle-même ce soir-là, pour demander des nouvelles de Joseph et réclamer la pension de l’enfant… Votre mère l’a reçue… Vous êtes entrée aussi dans la boutique… Est-ce que vous saviez que vous alliez tuer ?

— Oui !

Plus d’émotion, de panique. Une voix nette.

— Depuis quand ?

— À peu près un mois.

Et Maigret s’assit au bord du lit, du lit des deux jeunes filles, d’Anna et de Maria, se passa la main sur le front en regardant le papier de tenture qui servait de toile de fond à son adversaire.

On eût dit maintenant qu’elle était fière de son geste. Elle en revendiquait toute la responsabilité. Elle proclamait la préméditation.

— Vous aimez tant votre frère que cela ?

Il le savait. Et ce n’était pas seulement le cas d’Anna. Cela tenait-il à ce que le vieux Peeters avait depuis longtemps cessé de compter pour son entourage ? Les trois femmes, en tout cas, sa mère et ses deux sœurs, avaient pour le jeune homme une même adoration qui, chez Anna, évoquait presque des idées équivoques.

Il n’était pas beau. Il était maigre. Ses traits étaient irréguliers. Sa longue silhouette, son grand nez, ses yeux aux prunelles fatiguées respiraient l’ennui.

Il n’en était pas moins un dieu ! Et c’était comme un dieu aussi que Marguerite l’aimait !

Cela ressemblait à une suggestion collective et l’on évoquait les deux sœurs, la mère et la cousine passant des après-midi à parler de lui…

— Je n’ai pas voulu qu’il se tue !

Du coup, Maigret faillit se fâcher. Il se leva d’une détente, arpenta la chambre de long en large.

— Il a dit ça ?

— S’il avait dû épouser Germaine, il se serait tué le soir de ses noces…

Il ne rit pas, mais il eut un terrible haussement d’épaules. Il se souvenait des confidences de Joseph, l’autre soir ! Joseph qui ne savait même plus qui il aimait ! Joseph qui avait presque aussi peur de Marguerite que de Germaine Piedbœuf !

Seulement, pour flatter ses sœurs, pour garder leur admiration, il s’était donné des allures romantiques.

— Sa vie était brisée…

Parbleu ! Tout cela cadrait très bien avec la Chanson de Solveig !

 

Mais tu me reviendras…

Ô mon beau fiancé…

 

Et ils avaient tous coupé là-dedans ! Ils s’étaient dopés à force de musique, de poésies et de confidences.

Il était joli, pourtant, le fiancé, avec ses vestons mal coupés et ses yeux de myope !

— Vous aviez parlé de ce projet à quelqu’un ?

— À personne !

— Pas même à lui ?

— Surtout pas à lui !

— Et vous aviez le marteau dans votre chambre depuis un mois ? Attendez ! Je commence à comprendre !

Il commençait aussi à respirer violemment, car il se laissait prendre par ce qu’il y avait à la fois de tragique et de mesquin dans ce drame.

C’est à peine s’il osait encore regarder Anna, qui ne bougeait pas.

— Il ne fallait pas que vous soyez prise, n’est-ce pas ? Car alors Joseph n’aurait pas osé épouser Marguerite ! Vous avez pensé à toutes les armes possibles ! Le revolver fait trop de bruit ! Germaine ne mangeant jamais ici, vous ne pouviez vous servir du poison… Si vos mains avaient été assez fortes, vous l’auriez sans doute étranglée…

— J’y ai pensé.

— Taisez-vous, nom de Dieu !… Vous êtes allée chercher le marteau dans quelque chantier, car vous n’êtes pas bête assez pour avoir pris un outil appartenant à la maison…

« Sous quel prétexte avez-vous décidé Germaine à vous suivre ?

Et elle récita avec indifférence :

— Elle avait pleuré dans le magasin… C’était une femme qui pleurait toujours… Ma mère lui avait donné cinquante francs sur sa mensualité… Je suis sortie avec elle… Je lui ai promis de lui donner le reste…

— Et vous avez contourné la maison toutes les deux, dans la nuit… Vous êtes rentrées par la porte de derrière et vous êtes montées au premier…

Il regarda la porte, gronda d’une voix qu’il voulait ferme :

— Vous avez ouvert la porte… Vous avez fait passer votre compagne devant vous… Le marteau était prêt…

— Non !

— Quoi, non ?

— Je n’ai pas frappé tout de suite… Peut-être même que je n’aurais pas eu le courage de frapper… Je ne sais pas… Seulement, cette fille a dit en regardant le lit :

« — C’est ici que mon frère vient vous retrouver ?… Vous avez de la chance : vous savez éviter les enfants, vous !…

Pas un détail qui ne fût bêtement, salement quotidien.

— Combien de coups ?

— Deux… Elle est tombée tout de suite… Je l’ai poussée sous le lit…

— Et, en bas, vous avez retrouvé votre mère, votre sœur Maria, ainsi que Marguerite qui venait d’arriver…

— Ma mère était dans la cuisine avec mon père, occupée à moudre le café du lendemain matin…

— Eh bien ! Anna ! cria à nouveau la voix de Mme Peeters. L’inspecteur veut partir…

Et ce fut Maigret qui, penché sur la rampe, répliqua :

— Qu’il attende !

Il referma la porte à clé.

— Vous avez mis votre sœur et Marguerite au courant ?

— Non ! Mais je savais que Joseph allait venir. Je n’étais pas capable de faire seule ce que j’avais à faire. En plus, je ne voulais pas qu’on voie mon frère dans la maison. J’ai dit à Maria d’aller l’attendre sur le quai afin qu’il ne se montre pas et qu’il laisse sa moto aussi loin que possible…

— Maria s’est étonnée ?

— Elle a eu peur. Elle ne comprenait pas. Mais elle a bien senti qu’elle devait obéir… Marguerite était au piano… Je lui ai demandé de jouer et de chanter… Car je savais que nous ferions du bruit, là-haut…

— Et c’est vous encore qui avez eu l’idée du réservoir du toit !

Il alluma sa pipe, qu’il avait bourrée machinalement.

— Joseph est venu vous rejoindre dans votre chambre. Qu’est-ce qu’il a dit en voyant ?…

— Rien ! Il ne comprenait pas ! Il me regardait avec épouvante. C’est à peine s’il a été capable de m’aider…

— À hisser le corps par la lucarne et à le traîner dans la corniche jusqu’au réservoir galvanisé !

De grosses gouttes de sueur coulaient sur le front du commissaire, qui grommela pour lui-même :

— Formidable !

Elle feignit de ne pas entendre.

— Si je n’avais pas tué cette femme, c’est Joseph qui serait mort…

— Quand avez-vous dit la vérité à Maria ?

— Jamais !… Elle n’a pas osé me questionner… Lorsqu’on a appris la disparition de Germaine, elle s’est doutée de quelque chose… C’est depuis lors qu’elle est malade…

— Et Marguerite ?

— Si elle a des soupçons, elle ne veut pas savoir… Vous comprenez ?…

S’il comprenait ! Mme Peeters qui continuait à aller et venir dans la maison sans se douter de rien et qui s’indignait des accusations des gens de Givet !

Le père Peeters, lui, se contentait de fumer des pipes dans son fauteuil d’osier où il s’endormait deux ou trois fois par jour…

Joseph se montrait le moins possible, regagnait Nancy, laissait à sa sœur le soin de se défendre.

Et Maria était à la torture, passait ses journées au couvent des ursulines avec l’angoisse d’apprendre, le soir en rentrant, que tout était découvert.

— Pourquoi avez-vous retiré le corps du réservoir ?

— Il aurait fini par sentir… J’ai attendu trois jours… Le samedi, quand Joseph est revenu, nous l’avons transporté ensemble jusqu’à la Meuse.

Elle avait, elle aussi, des gouttes de sueur, mais pas sur le front : au-dessus de la lèvre supérieure, exactement où la peau était duvetée.

— Quand j’ai vu que l’inspecteur nous soupçonnait et menait son enquête rageusement, j’ai pensé que le meilleur moyen de faire taire les gens était de m’adresser moi-même à la police… Si l’on n’avait pas retrouvé le corps…

— On aurait classé l’affaire ! gronda-t-il.

Et il ajouta en recommençant à marcher :

— Seulement, il y avait le marinier, qui avait vu jeter le corps à l’eau et qui avait repêché le marteau et la veste…

Et son cynisme, à lui aussi, ne dépassait-il pas celui des bandits professionnels ? Il ne disait rien à la police ! Ou plutôt il mentait ! Il laissait entendre qu’il en savait plus long qu’il ne voulait bien l’avouer !

À Gérard Piedbœuf, il allait déclarer qu’il pouvait faire condamner les Peeters et, comme prix de ce témoignage, il recevait deux mille francs.

Mais il ne témoignait pas. Il s’adressait à Anna. Il lui mettait, à elle aussi, le marché en main.

Ou bien elle ne lui donnerait rien et il parlerait. Ou bien elle lui verserait la forte somme et il quitterait le pays, laissant ainsi les soupçons peser sur lui, les détournant de la maison des Flamands !

C’était Marguerite qui avait payé ! Il fallait faire vite ! Maigret avait déjà trouvé le marteau ! Anna ne pouvait pas quitter l’épicerie sans attirer l’attention ! Elle remettait un mot pour sa cousine au marinier.

Et celle-ci accourait un peu plus tard.

— Que se passe-t-il ?… Pourquoi as-tu ?…

— Chut !… Joseph va arriver… Vous vous marierez bientôt…

Et la vaporeuse Marguerite n’osait pas en demander davantage.

Le samedi soir, il y avait dans la maison une atmosphère de détente. Le danger était conjuré. Le marinier était en fuite ! Il suffirait désormais qu’il ne se fît pas prendre !

— Et, comme vous craigniez la nervosité de votre sœur Maria, grogna Maigret, vous lui avez conseillé de rester à Namur, de se faire porter malade ou de se donner une entorse…

Il étouffait. On entendait à nouveau le piano, mais il jouait cette fois le Comte de Luxembourg !

Anna se rendait-elle compte de la monstruosité de son geste ? Elle restait absolument calme. Elle attendait. Son regard avait toujours la même limpidité.

— Ils vont s’inquiéter, en bas ! dit-elle.

— C’est vrai ! descendons…

Mais elle ne bougeait pas. Elle restait debout au milieu de la chambre, arrêtant son compagnon d’un geste.

— Qu’est-ce que vous allez faire ?

— Je vous l’ai dit trois fois ! soupira Maigret avec lassitude. Je rentre à Paris ce soir.

— Mais… pour…

— Le reste ne me regarde pas ! Je suis ici sans mission. Voyez l’inspecteur Machère…

— Vous lui direz ?

Il ne répondit pas. Il était déjà sur le palier. Il respirait l’odeur douce et sucrée éparse dans toute la maison, et la pointe de cannelle qui dominait lui rappelait de vieux souvenirs.

Il y avait une raie lumineuse sous la porte de la salle à manger. On entendait plus distinctement la musique.

Maigret poussa l’huis, s’étonna de voir Anna, qu’il n’avait pas entendue, entrer en même temps que lui.

— Qu’est-ce que vous complotiez tous les deux ? questionna le docteur Van de Weert, qui venait d’allumer un énorme cigare et qui en suçait le bout comme un enfant suce une tétine.


Simenon читать все книги автора по порядку

Simenon - все книги автора в одном месте читать по порядку полные версии на сайте онлайн библиотеки My-Library.Info.


Maigret chez les Flamands отзывы

Отзывы читателей о книге Maigret chez les Flamands, автор: Simenon. Читайте комментарии и мнения людей о произведении.

Прокомментировать
Подтвердите что вы не робот:*
Подтвердите что вы не робот:*
Все материалы на сайте размещаются его пользователями.
Администратор сайта не несёт ответственности за действия пользователей сайта..
Вы можете направить вашу жалобу на почту librarybook.ru@gmail.com или заполнить форму обратной связи.