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Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands

На электронном книжном портале my-library.info можно читать бесплатно книги онлайн без регистрации, в том числе Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands. Жанр: Полицейский детектив издательство неизвестно, год 2004. В онлайн доступе вы получите полную версию книги с кратким содержанием для ознакомления, сможете читать аннотацию к книге (предисловие), увидеть рецензии тех, кто произведение уже прочитал и их экспертное мнение о прочитанном.
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Название:
Maigret chez les Flamands
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неизвестен
Дата добавления:
16 октябрь 2019
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Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands

Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands краткое содержание

Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands - описание и краткое содержание, автор Simenon, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки My-Library.Info

Quand Maigret descendit du train, en gare de Givet, la première personne qu'il vit, juste en face de son compartiment, fut Anna Peeters. à croire qu'elle avait prévu qu'il s'arrêterait à cet endroit du quai exactement !


Elle n'en paraissait pas étonnée, ni fière. Elle était telle qu'il l'avait vue à Paris, telle qu'elle devait être toujours, vêtue d'un tailleur gris fer, les pieds chaussés de noir, chapeautée de telle sorte qu'il était impossible de se souvenir ensuite de la forme ou même de la couleur de son chapeau.


[http://www.amazon.fr/Chez-flamands-Georges-Simenon/dp/2253124931](http://www.amazon.fr/Chez-flamands-Georges-Simenon/dp/2253124931)


Maigret chez les Flamands читать онлайн бесплатно

Maigret chez les Flamands - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

À deux heures, il était au bureau de poste où on lui remettait la lettre recommandée. Une histoire stupide. Des meubles qu’il avait achetés et refusé de payer parce qu’ils n’étaient pas conformes à la commande. Le fournisseur le mettait en demeure.

Il lui fallut, une bonne demi-heure durant, rédiger la réponse, puis une lettre à sa femme pour lui donner des instructions à ce sujet.

Il n’avait pas fini qu’on l’appelait au téléphone. C’était le directeur de la PJ qui lui demandait quand il comptait rentrer et le priait d’envoyer quelques détails sur deux ou trois affaires en cours.

Dehors, il pleuvait toujours. Le plancher du café était couvert de sciure de bois. À cette heure, il n’y avait personne et le garçon en profitait pour faire, lui aussi, son courrier.

Un petit détail ridicule : Maigret avait horreur d’écrire sur une table de marbre et il n’en existait pas d’autre.

— Téléphonez à l’Hôtel de la Gare pour savoir si l’on n’a pas encore vu l’inspecteur.

Maigret était en proie à une mauvaise humeur vague, d’autant plus crispante qu’elle n’avait pas d’objet sérieux. Deux ou trois fois il alla coller son front à la vitre embuée. Le ciel devenait un peu plus clair, les gouttes d’eau plus espacées. Mais le quai boueux restait désert.

Vers quatre heures, le commissaire entendit un coup de sifflet. Il courut à la porte et vit un remorqueur qui, pour la première fois depuis le commencement de la crue, crachait une épaisse vapeur.

Le courant était encore violent. Quand le remorqueur, tout mince, tout léger, qui avait des airs de pur-sang en comparaison des péniches, se détacha de la rive, il se cabra littéralement et un moment on put croire qu’il allait être entraîné par le flot.

Nouveau coup de sifflet, plus strident. Et il tint tête. Un câble se tendait, derrière lui. Un premier chaland se décolla du bloc des bateaux qui attendaient, se mit en travers de la Meuse, tandis que deux hommes pesaient de tout leur poids sur le gouvernail.

Sur les seuils des cafés, les consommateurs étaient réunis pour assister à la manœuvre, qui prit tout au plus six minutes. Deux, trois péniches entrèrent à leur tour dans la lutte, décrivirent un demi-cercle et soudain, sur un coup de sifflet vibrant d’orgueil, le remorqueur s’élança vers la Belgique tandis que ses chalands, derrière lui, essayaient tant bien que mal de prendre la ligne droite.

L’Étoile-Polaire ne faisait pas partie du train.


… et je vous prie en conséquence de bien vouloir faire reprendre à mon domicile, boulevard Richard-Lenoir, les meubles que…

 

Maigret écrivait avec une lenteur anormale, comme si ses doigts eussent été trop gros pour la plume qu’ils écrasaient sur le papier. Par contraste, cela donnait une écriture toute petite, mais grasse, qui, de loin, ressemblait à une série de taches.

— M. Peeters qui passe en moto… annonça le garçon qui allumait les lampes et tirait les rideaux de la devanture.

Il était quatre heures et demie.

— Il faut du courage pour faire deux cents kilomètres par un temps pareil ! Il est crotté jusqu’aux yeux !

Maigret signait sa lettre, la mettait sous enveloppe.

— Albert !… Le téléphone !… criait la patronne.

— C’est pour vous, monsieur le commissaire ! De Paris…

— Allô !… Allô !… Oui, c’est moi…

Et Maigret essaya de mettre un frein à sa mauvaise humeur. C’était sa femme qui était à l’appareil et qui lui demandait quand il rentrerait.

— Allô… On est venu pour les meubles…

— Je sais ! Je fais le nécessaire…

— Il y a aussi une lettre de ton collègue anglais qui…

— Oui, ma chérie ! C’est sans importance…

— Est-ce qu’il fait froid, là-bas ?… Couvre-toi bien… Ton rhume n’est pas tout à fait guéri et…

Pourquoi était-il en proie à une impatience presque douloureuse ? Une impression vague. Il lui semblait qu’il ratait quelque chose en perdant son temps dans cette cabine.

— Je serai à Paris dans trois ou quatre jours.

— Seulement !

— Oui… Je t’embrasse… Au revoir…

Dans le café, il s’informa d’une boîte aux lettres.

— Juste au coin de la rue, au bureau de tabac.

Il faisait nuit. De la Meuse, on ne voyait plus que les reflets des réverbères. Contre le tronc d’un arbre, le commissaire aperçut une silhouette qui le fit tiquer. Car ce n’était pas un temps à prendre le frais dans la pluie et le vent.

Il jeta sa lettre dans la boîte, se retourna, vit que la silhouette se détachait de l’arbre. Il marcha et l’inconnu se mit à marcher derrière lui.

Ce fut vite fait ! Quelques pas précipités en arrière et Maigret saisissait l’homme au collet.

— Qu’est-ce que tu fais ici ?

Il avait serré un peu fort. Le visage de l’inconnu était congestionné. Maigret relâcha l’étreinte.

— Parle !

Quelque chose le choquait, il ne savait pas quoi. Ce regard qui fuyait était gênant, plus gênant encore le sourire que l’homme esquissait.

— Tu n’es pas le commis de l’Étoile-Polaire ?

L’autre fit oui de la tête, avec ravissement.

— Tu me guettais ?

C’était un mélange de peur et de gaieté qu’on lisait sur le visage trop long de l’individu. Est-ce que le marinier n’avait pas confié à Maigret que son commis était simple d’esprit et qu’il piquait des crises d’épilepsie ?

— Ne ris pas ! Dis-moi ce que tu fais ici…

— Je vous regarde.

— C’est ton patron qui t’a dit de me surveiller ?

Impossible d’être brutal avec ce pauvre hère, d’autant plus pitoyable qu’il était dans la force de l’âge. Il avait vingt ans. Il ne se rasait pas, mais sa barbe rare, faite de poils blonds très fins, n’atteignait pas un centimètre. Sa bouche était deux fois plus grande qu’une bouche normale.

— Ne me battez pas…

— Viens !

Plusieurs péniches avaient changé de place. Pour la première fois depuis des semaines, l’activité régnait à bord, car on se préparait au départ. On voyait les femmes aller aux provisions. Les douaniers circulaient, montant sur les bateaux.

L’Étoile-Polaire, par suite des départs, se trouvait isolée et son avant s’était quelque peu écarté de la berge. Il y avait une lueur dans la cabine.

— Passe devant !

Il fallait franchir une passerelle qui n’était faite que d’une planche trop souple, instable.

Il n’y avait personne à bord, bien que la lampe à pétrole fût allumée.

— Où ton patron range-t-il ses effets du dimanche ?

Car Maigret devinait un désordre anormal.

Le commis ouvrait un placard, s’étonnait. Par terre, on apercevait les vêtements que le marinier portait encore le matin.

— Et son argent ?

Signes de dénégation ardente. L’idiot ne savait pas ! L’argent était caché !

— Ça va ! Tu peux rester ici.

Maigret sortit, tête basse, se heurta à un douanier.

— Vous n’avez pas vu l’homme del’Étoile-Polaire ?

— Non ! Il n’est pas à bord ? Je croyais qu’il devait partir demain à la première heure.

— Le bateau est à lui ?

— Jamais de la vie ! C’est à un de ses cousins qui habite Flémalle. Un original comme lui…

— Qu’est-ce qu’il peut gagner en naviguant ?

— Six cents francs par mois ?… Peut-être un peu plus, avec la fraude… Mais pas beaucoup…

La maison des Flamands était éclairée. Non seulement il y avait de la lumière aux fenêtres de la boutique, mais encore au premier étage.

Quelques instants plus tard, le timbre de l’épicerie tintait, Maigret frottait ses semelles au paillasson, criait à Mme Peeters accourant déjà de la cuisine :

— Ne vous dérangez pas !


La première personne qu’il vit, quand il fut introduit dans la salle à manger, fut Marguerite Van de Weert qui feuilletait une partition musicale.

Elle était plus vaporeuse que jamais dans sa robe de satin bleu pâle et elle eut pour le commissaire un sourire accueillant.

— Vous venez voir Joseph ?

— Il n’est pas ici ?

— Il est monté se changer… C’est fou de faire la route en moto par un temps pareil !… Surtout lui, qui a déjà une santé délicate et qui est surmené par ses études…

Ce n’était pas de l’amour ! C’était de l’adoration ! On la sentait capable de rester des heures sans bouger, à contempler le jeune homme !

Qu’est-ce qu’il avait donc pour inspirer de pareils sentiments ? Est-ce que sa sœur ne parlait pas de lui à peu près dans les mêmes termes ?

— Anna est avec lui ?

— Elle lui prépare ses vêtements.

— Et vous ? Il y a longtemps que vous êtes arrivée ?

— Une heure.

— Vous saviez que Joseph Peeters allait venir ?

Un léger trouble. Il ne dura qu’une seconde et elle reprit aussitôt :

— Il vient tous les samedis, à la même heure.

— Est-ce qu’il y a le téléphone dans la maison ?

— Ici, non ! Chez nous, naturellement ! Mon père en a tout le temps besoin.

Elle commençait à lui déplaire, il ne savait pas pourquoi. Ou plus exactement à l’énerver ! Il n’aimait pas ses airs de bébé, sa façon volontairement enfantine de parler, son regard qu’elle voulait candide.

— Tenez ! Il descend…

Et, en effet, on entendait des pas dans l’escalier. Joseph Peeters entrait dans la salle à manger, tout propre, tout net, les cheveux portant encore la trace du peigne mouillé.

— Vous étiez ici, monsieur le commissaire…

Il n’osa pas tendre la main. Il se tourna vers Marguerite.

— Et tu ne lui as encore rien offert ?

Dans la boutique, plusieurs personnes parlaient flamand. Anna arrivait à son tour, paisible, s’inclinait comme on avait dû le lui apprendre au couvent.

— C’est vrai, monsieur le commissaire, qu’il y a eu un scandale, hier au soir, dans un café de la ville ?… Je sais que les gens exagèrent toujours… Mais… asseyez-vous ! Joseph !… Va chercher quelque chose à boire…

Il y avait un feu de boulets dans la cheminée. Le piano était ouvert.

Maigret cherchait à préciser une impression qu’il avait eue dès son arrivée, mais chaque fois qu’il se croyait sur le point d’atteindre le but, sa pensée devenait fuyante.

Il y avait quelque chose de changé. Seulement il ne savait pas quoi.

Et il était maussade. Il avait son visage fermé, son front buté des mauvais jours. Exactement, il avait envie de commettre quelque incongruité pour rompre toute cette harmonie qui l’entourait.

C’était Anna qui lui inspirait le plus ce sentiment confus. Elle portait toujours la même robe grise qui donnait à ses formes un aspect immuable de statue.

Est-ce que vraiment les événements avaient prise contre elle ? Elle se mouvait et ses gestes ne déplaçaient pas un seul des plis du vêtement. Son visage restait serein.

Elle faisait penser à un personnage de tragédie antique égaré dans la vie quotidienne et mesquine d’une petite ville de frontière.

— Est-ce qu’il vous arrive de servir au magasin ?

Il n’avait pas osé dire : à la boutique.

— Souvent ! Je remplace maman.

— Et vous servez à boire aussi ?

Elle ne sourit pas. Elle se contenta de manifester de l’étonnement.

— Pourquoi pas ?

— Il arrive que les mariniers soient ivres, n’est-ce pas ? Ils doivent se montrer très familiers, peut-être entreprenants ?

— Pas ici !

Et c’était à nouveau la statue ! Elle était sûre d’elle !

— Préférez-vous du porto ou bien… ?

— Plutôt un verre de ce schiedam que vous m’avez offert l’autre jour.

— Va demander à maman la bouteille de « vieux système », Joseph.

Et Joseph obéissait.

Fallait-il changer l’ordre hiérarchique imaginé par Maigret et qui était celui-ci : Joseph d’abord, véritable dieu de la famille. Puis Anna. Puis Maria. Puis Mme Peeters, consacrée à l’épicerie. Enfin le père endormi dans son fauteuil.

Anna, sans heurt, semblait prendre la première place.

— Vous n’avez rien découvert de nouveau, monsieur le commissaire ?… Vous avez vu que les bateaux commencent à partir ?… La navigation est rétablie jusqu’à Liège, peut-être jusqu’à Maëstricht… Dans deux jours, il n’y aura plus ici que trois ou quatre péniches à la fois…

Pourquoi disait-elle cela ?

— Mais, non, Marguerite ! Les verres à pied…

Car Marguerite prenait des verres dans le buffet.

Maigret était toujours tourmenté par son besoin de rompre l’équilibre et il profita de ce que Joseph était dans la boutique, sa cousine occupée à choisir les verres, pour montrer à Anna le portrait de Gérard Piedbœuf.

— Il faudra que je vous en parle !… dit-il à mi-voix.

Il la regardait ardemment. Mais, s’il espérait troubler la quiétude du visage, il dut être déçu. Elle se contenta d’esquisser un signe de complice à complice. Un signe qui disait :

— Oui… Plus tard…

Et, à son frère qui entrait :

— Il y a encore beaucoup de monde ?

— Cinq personnes.

Anna devait faire preuve aussitôt du sens des nuances. La bouteille que Joseph apportait était surmontée d’un mince tuyau en étain permettant de verser le liquide sans en perdre une goutte.

Avant de servir, la jeune fille retira cet accessoire, marquant ainsi qu’il n’était pas de mise dans un salon, avec des invités.

Maigret chauffa un instant son verre dans le creux de sa main.

— À votre santé ! dit-il.

— À votre santé ! répéta Joseph Peeters, qui était le seul à boire.

— Nous avons dès à présent la preuve que Germaine Piedbœuf a été assassinée.

Il n’y eut que Marguerite à pousser un petit cri effarouché, un vrai petit cri de jeune fille comme on en entend au théâtre.

— C’est affreux !

— On m’en a parlé, mais je ne voulais pas le croire ! dit Anna. Cela va rendre notre situation encore plus difficile, n’est-ce pas ?

— Ou plus facile ! Surtout si je parviens à prouver que votre frère n’était pas à Givet le 3 janvier.

— Pourquoi ?

— Parce que Germaine a été tuée à coups de marteau.

— Mon Dieu !… Taisez-vous !…

C’était Marguerite qui se dressait, toute pâle, près de s’évanouir.

— J’ai le marteau dans ma poche.

— Non ! Je vous en supplie… Ne le montrez pas…

Mais Anna, elle, restait calme. Ce fut à son frère qu’elle s’adressa.

— Ton camarade est revenu ? questionna-t-elle.

— Hier.

Alors elle expliqua au commissaire :

— C’est le camarade avec qui il a passé la soirée du 3 janvier dans un café à Nancy… Il était parti pour Marseille, il y a une dizaine de jours, à la suite de la mort de sa mère… Il vient de revenir…


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