Simenon, Georges - Maigret et son mort
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Simenon, Georges - Maigret et son mort краткое содержание
Maigret et son mort читать онлайн бесплатно
— Vous avez créé une fausse piste.
— Si vous voulez. La police s’occupe moins activement d’une affaire quand il s’agit d’un crime crapuleux, d’une affaire qui paraît toute simple, d’un homme qu’on tue d’un coup de couteau dans la rue, par exemple, pour lui prendre son argent.
— C’est vous aussi qui avez pensé à trouer l’imperméable ?
— Il fallait bien. Toujours pour qu’il ait l’air d’avoir été descendu dans la rue.
— Et de le défigurer ?
— C’était nécessaire. Il ne pouvait rien sentir. On s’est dit que comme ça l’affaire serait vite classée et qu’on ne risquait rien.
— C’est tout ?
— C’est tout, je le jure. Pas vrai, Jo ? Dès le lendemain, j’ai peint l’auto en bleu et j’ai changé la plaque.
On voyait qu’ils s’apprêtaient à se lever.
— Un instant. Depuis, vous n’avez rien reçu ?
— Reçu quoi ?
— Une enveloppe, sans doute avec quelque chose dedans.
— Non.
Ils étaient sincères, c’était visible. La question les surprenait vraiment. D’ailleurs, Maigret, en même temps qu’il la posait, découvrait une solution possible au problème qui l’avait le plus préoccupé pendant les derniers jours.
Cette solution, Jo la lui avait fournie, tout à l’heure, sans le savoir. Albert ne lui avait-il pas dit, au téléphone, qu’il venait de trouver un moyen de se débarrasser de la bande qui était à ses trousses ?
N’avait-il pas réclamé une enveloppe à la dernière brasserie où on l’avait aperçu, justement après son coup de téléphone à ses amis ?
Il avait sur lui, dans sa poche, quelque chose de compromettant pour les Tchèques. L’un de ceux-ci ne le quittait pas des yeux. N’était-ce pas un moyen de l’écarter que de jeter ostensiblement une enveloppe dans une boîte aux lettres ?
Glisser le document dans l’enveloppe n’était qu’un jeu.
Mais quelle adresse avait-il écrite ?
Il décrocha le téléphone, appela la P. J.
— Allô ! Qui est à l’appareil ? Bodin ? Du boulot, mon petit. Urgent ! Combien d’inspecteurs y a-t-il au bureau ? Hein ? Seulement quatre ? Il en faut un de garde, oui. Prends les trois autres. Partagez-vous tous les bureaux de poste de Paris. Attends ! Y compris celui de Charenton, par lequel tu commenceras personnellement. Questionnez les employés de la poste restante. Il doit y avoir quelque part, au nom d’Albert Rochain, une lettre qui attend depuis plusieurs jours. La prendre, oui. Me l’apporter. Non. Pas chez moi. Je serai au bureau dans une demi-heure.
Il regarda les deux hommes en souriant.
— Un autre petit verre ?
Ils ne devaient pas aimer le calvados, qu’ils acceptèrent par politesse.
— On peut aller ?
Ils n’avaient pas encore tout à fait confiance, et ils se levaient comme des écoliers à qui le maître annonce la récréation.
— On ne nous mettra pas dans le bain ?
— Il ne sera pas question de vous deux. Je vous demande seulement de ne pas avertir Nine.
— Elle n’aura pas d’ennuis non plus ?
— Pourquoi en aurait-elle ?
— Allez-y doucement avec elle, hein ! Si vous saviez comme elle aimait son Albert !
La porte refermée, Maigret alla éteindre le gaz, car la soupe débordait et commençait à se répandre sur le réchaud.
Ses gaillards avaient un peu menti, il s’en doutait. À en croire le docteur Paul, ils n’avaient pas attendu de mettre Nine en sûreté pour défigurer leur camarade. Mais cela ne changeait rien à l’affaire, et ils s’étaient montrés assez dociles, en définitive, pour que le commissaire ne leur fasse pas de peine. Car, au fond, ces gens-là ont leurs pudeurs, comme tout le monde.
CHAPITRE IX
Le bureau était bleu de fumée. Colombani était assis dans un coin, les jambes étendues. Quelques instants plus tôt, le directeur de la P. J. était là aussi. Des inspecteurs entraient et sortaient. Le juge Coméliau venait de téléphoner. Maigret décrochait une fois de plus le récepteur.
— Allô ! Marchand ? Ici, Maigret. Le vrai, oui. Comment ? Il y en a un autre qui est aussi de vos amis ? Un comte ? Il n’est pas de la famille, non.
Il était sept heures. C’était le secrétaire général des Folies-Bergère qu’il avait au bout du fil.
— Qu’est-ce que vous me voulez, mon bon ? grasseyait celui-ci. Sapristi, ce n’est pas facile ! J’ai juste le temps de casser la croûte sur le pouce dans le quartier avant l’ouverture des portes. À moins que vous mangiez un morceau avec moi ? À la Chope Montmartre, par exemple ? Dans dix minutes ? À tout de suite, mon bon.
Janvier était dans le bureau, très excité. C’était lui qui venait d’apporter de Joinville une belle photographie grand format, comme on en trouve, dédicacées, dans les loges d’artistes. Elle était d’ailleurs signée, d’une haute écriture qui ne doutait de rien : Francine Latour.
La femme était jolie, toute jeune encore. Son adresse figurait au dos : 121, rue de Longchamp, à Passy.
— Il paraît qu’elle joue en ce moment aux Folies-Bergère, avait annoncé Janvier.
— L’employé du Mutuel l’a reconnue ?
— Formellement. Je vous l’aurais bien amené, mais il était déjà en retard et il a très peur de sa femme. Par contre, si nous avons besoin de lui, nous pouvons l’appeler chez lui à n’importe quelle heure. Il habite à deux pas, dans l’île Saint-Louis, et il a le téléphone.
Francine Latour aussi avait le téléphone. Maigret appela son appartement, bien décidé à se taire et à raccrocher aussitôt si on répondait. Mais, comme il s’en doutait, elle n’était pas chez elle.
— Tu veux aller là-bas, Janvier ? Prends quelqu’un de très adroit avec toi. Il ne faut à aucun prix attirer l’attention.
— On fait une visite discrète de l’appartement ?
— Pas tout de suite. Attendez que je téléphone. Que l’un de vous deux se tienne dans un bar, à proximité. Qu’il appelle ici pour donner son numéro.
Il fronçait les sourcils, cherchant à ne rien oublier. On était revenu de chez Citroën avec un résultat au moins : Serge Madok y avait travaillé pendant près de deux ans.
Il passa chez les inspecteurs :
— Écoutez, mes enfants, j’aurai sans doute besoin de beaucoup de monde ce soir ou cette nuit. Il vaudrait mieux que vous restiez tous sur le tapin. Allez manger à tour de rôle dans le quartier, ou bien faites monter des sandwiches et des demis. À tout à l’heure. Tu viens, Colombani ?
— Je croyais que tu dînais avec Marchand ?
— Tu le connais aussi, non ?
Marchand, qui avait débuté comme vendeur de contremarques à la porte des théâtres, était maintenant un des personnages les plus connus de Paris. Il avait conservé une allure vulgaire, un parler cru. Il était au restaurant, les coudes sur la table, un large menu à la main ; au moment où les deux hommes arrivaient, il disait au maître d’hôtel :
— Quelque chose de léger, mon petit Georges... Voyons... Tu as des perdrix ?...
— Au chou, monsieur Marchand.
— Asseyez-vous, mon bon. Tiens ? La Sûreté nationale est de la fête aussi. Un troisième couvert, Georges chéri. Qu’est-ce que vous dites de perdreaux au chou, vous deux ? Attendez ! Avant ça, des petites truites, au bleu. Elles sont vivantes, Georges ?
— Vous pouvez les voir dans le vivier, monsieur Marchand.
— Quelques hors-d’œuvre, pour nous faire patienter. C’est tout. Un soufflé pour finir, si tu y tiens.
C’était sa passion. Il faisait, même seul, des repas semblables midi et soir. Encore était-ce ce qu’il appelait manger légèrement, sur le pouce. Peut-être, après le théâtre, irait-il souper ?
— Alors, mon bon, qu’est-ce que je peux faire pour vous ? Il n’y a rien qui cloche dans ma boîte, j’espère ?
Il était trop tôt pour parler sérieusement. C’était au tour du sommelier de s’approcher, et Marchand mit quelques minutes à choisir les vins.
— Je vous écoute, mes enfants.
— Si je vous dis quelque chose, vous saurez vous taire ?
— Vous oubliez, mon gros, que je suis sans doute l’homme qui connaît le plus de secrets à Paris. Pensez que je tiens le sort de centaines, non de milliers de ménages entre mes mains. Me taire ? Mais je ne fais que ça !
C’était drôle. En effet, il parlait du matin au soir, mais c’était exact qu’il ne disait jamais que ce qu’il voulait bien dire.
— Vous connaissez Francine Latour ?
— Elle passe dans deux de nos sketches avec Dréan.
— Qu’est-ce que vous en pensez ?
— Que voulez-vous que j’en pense ? C’est une poulette. Reparlez-m’en dans dix ans.
— Du talent ?
Marchand regarda le commissaire avec un étonnement comique.
— Pourquoi voudriez-vous qu’elle ait du talent ? Je ne connais pas son âge exact, mais cela ne dépasse guère vingt ans. Et elle est déjà habillée chez les couturiers, je crois même qu’elle commence à avoir des diamants. En tout cas, la semaine dernière, elle est arrivée avec un vison sur le dos. Qu’est-ce qu’il vous faut de plus ?
— Elle a des amants ?
— Elle a un ami, comme tout le monde.
— Vous le connaissez ?
— Je voudrais bien voir que je ne le connaisse pas.
— Un étranger, n’est-ce pas ?
— À l’heure qu’il est, ils sont tous plus ou moins étrangers, à croire que la France ne fournit plus que des maris fidèles.
— Écoutez-moi, Marchand. C’est infiniment plus grave que vous ne pouvez le penser.
— Quand est-ce que vous le bouclez ?
— Cette nuit, je l’espère. Ce n’est pas ce que vous croyez.
— En tout cas, il en a l’habitude. Si je me souviens bien, il a passé deux fois en correctionnelle pour chèques sans provision ou quelque chose dans ce goût-là. Pour le moment, il paraît à flot.
— Son nom ?
— Tout le monde, dans les coulisses, l’appelle M. Jean. Son vrai nom est Bronsky. C’est un Tchèque.
— Sans provision, acheva Colombani, tandis que Maigret haussait les épaules.
— Il a tripoté un certain temps dans le cinéma. Je crois qu’il s’en occupe encore, poursuivait Marchand, qui aurait pu réciter le curriculum vitae de toutes les personnalités parisiennes, y compris les plus faisandées. Un beau garçon, sympathique, généreux. Les femmes l’adorent, les hommes se méfient de sa séduction.
— Amoureux ?
— Je crois. En tout cas, il ne quitte guère la petite. On prétend qu’il en est jaloux.
— Où croyez-vous qu’il soit à cette heure-ci ?
— S’il y a eu des courses cet après-midi, il y a des chances pour qu’il y soit allé avec elle. Une femme qui, depuis quatre ou cinq mois, s’habille rue de la Paix et qui portait un nouveau vison ne se lasse pas des champs de courses. Pour le moment, ils doivent prendre l’apéritif dans quelque bar des Champs-Elysées. La petite ne passe qu’à neuf heures et demie. Elle arrive au théâtre vers neuf heures. Ils ont donc le temps d’aller dîner au Fouquet’s, au Maxim’s ou au Ciro’s. Si vous tenez à les trouver...
— Pas maintenant. Bronsky l’accompagne au théâtre ?
— Presque toujours. Il la conduit dans sa loge, traîne un peu dans les coulisses, s’installe au bar. dans le grand hall, et bavarde avec Félix. Après le deuxième sketch, il la rejoint dans sa loge, et dès qu’elle est prête, il l’emmène. C’est rare qu’ils n’aient pas un « cocktail party » quelque part.
— Il habite avec elle ?
— Probable, mon bon. Ça, c’est plutôt à la concierge qu’il faudrait le demander.
— Vous l’avez vu ces derniers jours ?
— Lui ? Je l’ai encore vu hier.
— Il ne vous a pas paru plus nerveux que d’habitude ?
— Ces gens-là, vous savez, sont toujours un peu nerveux. Quand on marche sur la corde raide... Bon ! Si je comprends bien, la corde est en train de casser. Dommage pour la petite ! Il est vrai que, maintenant qu’elle est nippée, cela ira tout seul et qu’elle a des chances de trouver mieux.
Tout en parlant, Marchand mangeait, buvait, s’essuyait la bouche de sa serviette, saluait familièrement des gens qui entraient ou qui sortaient, trouvait encore le moyen d’interpeller le maître d’hôtel ou le sommelier.
— Vous ne savez pas comment il a commencé ?
Et Marchand, à qui les petits journaux de chantage rappelaient volontiers ses propres origines, de répliquer assez sèchement :
— Ça, mon gros, c’est une question qu’on ne pose pas à un gentleman.
Il voulut bien renchaîner quelques instants plus tard :
— Ce que je sais, c’est qu’il a tenu à un certain moment une agence de figurants.
— Il y a longtemps ?
— Quelques mois. Je pourrais m’informer.
— C’est inutile. Je voudrais même que vous ne fassiez, surtout ce soir, aucune allusion à notre conversation.
— Vous venez au théâtre ?
— Non.
— J’aime mieux ça. Je vous aurais prié de ne pas procéder à votre petite affaire chez moi.
— Je ne veux courir aucun risque, Marchand. Ma photo et celle de Colombani ont paru trop souvent dans les journaux. L’homme est assez fin, d’après ce que vous en dites et d’après ce que j’en sais, pour flairer n’importe lequel de mes inspecteurs.
— Dites donc, vieux, vous prenez cette histoire-là au sérieux, il me semble ? Servez-vous de perdrix.
— Il peut y avoir de la casse.
— Ah !
— Il y en a déjà eu. Beaucoup.
— Bon ! Ne me racontez rien. J’aime mieux lire tout cela demain ou après-demain dans le journal. Cela risque de me gêner s’il m’invite ce soir à prendre un verre avec lui. Mangez, mes amis. Que dites-vous de ce châteauneuf ?... Ils n’en ont plus que cinquante bouteilles, et je me les suis fait mettre de côté. Il en reste quarante-neuf. J’en demande une autre ?
— Merci. On aura du boulot toute la nuit.
Ils se séparaient un quart d’heure plus tard, un peu alourdis par un dîner trop copieux et trop bien arrosé.
— Pourvu qu’il se taise, grogna Colombani.
— Il se taira.
— À propos, Maigret, ta tante t’a apporté de bons tuyaux ?
— Excellents. À vrai dire, je connais à peu près toute l’histoire du petit Albert.
— Je m’en doutais. Il n’y a rien comme les femmes pour être renseignées. Surtout les tantes de province ! Je peux savoir ?
Ils avaient un peu de temps devant eux. Une détente était la bienvenue avant la nuit qui s’annonçait mouvementée, et ils marchèrent le long des trottoirs en devisant.
— Tu avais raison tout à l’heure. On aurait probablement pu les pincer tous à Vincennes. Pourvu que Jean Bronsky ne se doute pas qu’on le serre de près.
— On fera ce qu’on pourra, pas vrai ?
Ils arrivèrent à la P. J. vers neuf heures et demie, et une importante nouvelle les attendait. Un inspecteur était là, agité.
— Cari Lispchitz est mort, commissaire. Pour ainsi dire sous mes yeux. Je me tenais dans l’ombre, rue de Sèvres, à une centaine de mètres de l’hôpital. Il y avait un certain temps que j’entendais des bruits à ma droite, quelqu’un qui, dans l’obscurité, semblait hésiter à avancer. Puis il y a eu des pas précipités, et un coup de feu a claqué. C’était si près que ma première pensée a été qu’on tirait sur moi et que j’ai eu automatiquement mon revolver à la main. J’ai deviné plutôt que vu un corps qui tombait, une silhouette qui s’éloignait en courant. J’ai tiré.
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