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Simenon, Georges - Maigret et son mort

На электронном книжном портале my-library.info можно читать бесплатно книги онлайн без регистрации, в том числе Simenon, Georges - Maigret et son mort. Жанр: Полицейский детектив издательство неизвестно, год 2004. В онлайн доступе вы получите полную версию книги с кратким содержанием для ознакомления, сможете читать аннотацию к книге (предисловие), увидеть рецензии тех, кто произведение уже прочитал и их экспертное мнение о прочитанном.
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Maigret et son mort
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неизвестен
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16 октябрь 2019
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Simenon, Georges - Maigret et son mort

Simenon, Georges - Maigret et son mort краткое содержание

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Maigret et son mort читать онлайн бесплатно

Maigret et son mort - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

Ils étaient à moins de dix mètres de la maison. Ils devinaient un inspecteur tapi dans l’ombre d’une porte cochère. Il devait y en avoir un autre quelque part, et, là-haut, Janvier et son. compagnon attendaient toujours dans le noir.

Maigret fumait à petites bouffées. Il sentait l’épaule de Colombani contre la sienne. Il s’était mis du côté du trottoir.

Ils restèrent ainsi quarante-cinq minutes, et de rares taxis passaient, des gens rentrèrent chez eux, quelques maisons plus loin ; enfin un taxi stoppa devant la porte, et un homme jeune et svelte sauta sur le trottoir, se pencha vers l’intérieur pour aider sa compagne à descendre.

— Gi !... prononça seulement Maigret.

Il calcula ses mouvements. Il y avait longtemps que sa portière était entrouverte, qu’il tenait la main crispée sur la poignée. Avec une légèreté qu’on n’eût pas attendue de lui, il bondit en avant, sauta sur l’homme au moment précis où celui-ci, une main dans la poche de son smoking pour prendre son portefeuille, se penchait afin de regarder le compteur de son taxi.

La jeune femme poussa un cri. Maigret tenait l’homme aux épaules, par derrière, et son poids l’entraînait, ils roulèrent tous les deux sur le trottoir.

Le commissaire, qui avait reçu un coup de tête au menton, tentait d’immobiliser les mains de Bronsky, par crainte que celui-ci saisisse son revolver. Colombani était déjà là et, froidement, tranquillement, donnait un coup de talon au visage du Tchèque.

Francine Latour appelait toujours au secours, atteignait la porte de la maison, sonnait éperdument. Les deux inspecteurs arrivaient à leur tour, et la mêlée dura quelques instants encore. Maigret fut le dernier à se redresser, car il était en dessous.

— Personne de blessé ?

Les lanternes de l’auto lui permirent de voir du sang sur sa main, et il regarda autour de lui, s’aperçut que c’était du nez de Bronsky que le sang coulait à flot. L’homme avait les deux mains réunies derrière le dos par les menottes, ce qui le faisait se courber un peu en avant. Son visage avait une expression féroce.

— Bande de vaches !... vomit-il.

Et comme un inspecteur s’apprêtait à venger cette injure d’un coup de pied dans les tibias, Maigret dit en cherchant sa pipe dans sa poche :

— Laisse-le cracher le venin. C’est le seul droit qui lui reste désormais.

Ils faillirent oublier Janvier et son compagnon dans l’appartement où, sans doute, esclaves de la consigne, ils seraient restés tapis jusqu au jour.


CHAPITRE X

Le directeur de la P. J. d’abord, ce qui n’aurait sans doute pas enchanté Coméliau.

— Parfait, mon vieux. Maintenant, faites-moi le plaisir d’aller vous coucher. Nous nous occuperons du reste demain matin. On convoque les deux chefs de gare ?

Ceux de Goderville et de Moucher, qui auraient à reconnaître l’homme qu’ils avaient vu, l’un descendre du train le 19 janvier, l’autre y monter quelques heures plus tard.

— Colombani s’en est occupé. Ils sont en route.

Jean Bronsky était avec eux dans le bureau, assis sur une chaise. Jamais il n’y avait eu tant de demis et de sandwiches sur la table. Ce qui étonnait le plus le Tchèque, c’est qu’on ne se donnait pas la peine de le questionner.

Francine Latour était là aussi. C’était elle qui avait absolument tenu à venir, car elle croyait dur comme fer à une erreur de police. Alors, comme on donne un livre d’images à un enfant pour le faire rester tranquille, Maigret lui avait passé le dossier Bronsky, qu’elle était occupée à lire, non sans lancer parfois un regard effaré à son amant.

— Qu’est-ce que tu fais ? questionna Colombani.

— Je téléphone à monsieur le juge et je vais me coucher.

— Je te dépose ?

— Merci. Ce n’est pas la peine de te retarder.

Maigret trichait encore, Colombani le savait. Il donna à haute voix l’adresse du boulevard Richard-Lenoir au chauffeur, mais quelques instants plus tard, il frappait sur la vitre.

— Suivez la Seine. Direction de Corbeil.

Il vit ainsi poindre le jour. Il vit les premiers pêcheurs à la ligne s’installer sur les berges du fleuve, d’où montait une fine buée ; il vit les premiers chalands s’embouteiller devant les écluses et les fumées qui commençaient à monter des maisons dans un ciel couleur de nacre.

— Vous allez trouver une auberge quelque part un peu en amont, annonça-t-il après qu’ils eurent passé Corbeil.

Ils la trouvèrent. Sa terrasse ombragée donnait sur la Seine, et la maison était entourée de tonnelles où la foule devait se presser le dimanche. Le patron, un homme à longues moustaches rousses, était occupé à vider un bateau, et des filets de pêche étaient étendus sur le ponton.

C’était amusant, après la nuit qu’il venait de passer, de marcher dans l’herbe mouillée de rosée, de sentir l’odeur de la terre, celle des bûches qui flambaient dans la cheminée, de voir la bonne, pas encore coiffée, aller et venir dans la cuisine.

— Vous avez du café ?

— Dans quelques minutes. À vrai dire, ce n’est pas ouvert.

— Votre pensionnaire descend d’habitude de bonne heure ?

— Il y a un bon moment que je l’entends aller et venir dans sa chambre. Écoutez.

Ils entendaient en effet des pas au-dessus du plafond aux grosses poutres apparentes.

— C’est son café que je suis en train de faire. Vous êtes un de ses amis ?

— Vous mettrez le couvert pour deux.

— Sûrement. Le contraire m’étonnerait.

Et il le fut, en effet. Cela se passa fort simplement. Quand il se présenta, en donnant son titre, elle eut un petit peu peur, mais il lui dit gentiment :

— Vous permettez que je casse la croûte avec vous ?

Il y avait deux couverts de grosse faïence sur la nappe à carreaux rouges, devant la fenêtre. Le café fumait dans les bols. Le beurre avait un goût de noisette.

Elle louchait, bien sûr, elle louchait même terriblement. Elle le savait et, quand on fixait les yeux sur elle, elle se troublait, avait honte, expliquait :

— À dix-sept ans, ma mère m’a fait opérer, car mon œil gauche regardait en dedans. Après l’opération, il regardait en dehors. Le chirurgien a proposé de recommencer gratuitement, mais j’ai refusé.

Eh bien ! après quelques minutes, on le remarquait à peine. On comprenait même qu’il fût possible de la trouver presque jolie.

— Pauvre Albert ! Si vous l’aviez connu ! Un homme si gai, si bon, toujours anxieux de faire plaisir à tout le monde.

— C’était votre cousin, n’est-ce pas ?

— Un petit cousin assez éloigné.

Son accent aussi avait son charme. Ce qu’on sentait surtout chez elle, c’était un immense besoin de tendresse. Non pas de tendresse qu’elle réclamait pour elle, mais de tendresse qu’elle avait besoin de répandre.

— J’avais presque trente ans quand je suis devenue orpheline. J’étais une vieille fille. Mes parents avaient un peu de bien, et je n’avais jamais travaillé. Je suis venue à Paris, parce que je m’ennuyais toute seule dans notre grande maison. Je connaissais à peine Albert. J’en avais surtout entendu parler. Je suis allée le voir.

Mais oui. Il comprenait. Albert était seul, lui aussi. Elle avait dû l’entourer de petits soins auxquels il n’était pas habitué.

— Si vous saviez comme je l’ai aimé ! Je ne lui demandais pas qu’il m’aime, vous comprenez ? Je sais bien que cela aurait été impossible. Mais il me l’a fait croire. Et je faisais semblant de le croire, pour qu’il soit content. Nous étions heureux, monsieur le commissaire. Je suis sûre qu’il était heureux. Il n’avait pas de raison de ne pas l’être, n’est-ce pas ? Et nous venions justement de fêter l’anniversaire de notre mariage. Je ne sais pas ce qui s’est passé aux courses. Il me laissait dans la tribune pendant qu’il allait au guichet. Une fois, il est revenu préoccupé et, dès ce moment-là, il a commencé à regarder autour de lui comme s’il cherchait toujours quelqu’un. Il a voulu que nous rentrions en taxi et il se retournait sans cesse. Devant la maison, il a dit au chauffeur : « Continuez ! » Je ne comprends pas pourquoi. Il s’est fait conduire place de la Bastille. Il est descendu après m’avoir recommandé : « Rentre toute seule. Je serai là dans une heure ou deux. » C’est parce qu’on le suivait. Le soir, il n’est pas rentré. Il m’a téléphoné qu’il serait là le lendemain matin. Puis, le lendemain, il m’a appelée deux fois...

— Le mercredi ?

— Oui. La seconde fois, c’était pour me dire de ne pas l’attendre, d’aller au cinéma. Comme je ne voulais pas, il a insisté. Il s’est presque fâché. J’y suis allée. Vous les avez arrêtés ?

— Sauf un, qui ne tardera pas à se faire prendre. Tout seul, je ne crois pas qu’il soit dangereux, surtout que nous connaissons son identité et que nous possédons son signalement.

Maigret ne savait pas si bien dire. À la même heure, un inspecteur des mœurs mettait la main sur Serge Madok dans une maison de tolérance du boulevard de La Chapelle – une immonde maison à gros numéro fréquentée surtout par des Arabes – où il se terrait depuis la veille au soir et qu’il refusait obstinément de quitter.

Celui-là ne fit pas de résistance. Il était complètement abruti, ivre mort, et on dut le porter devant le car de la police.

— Qu’est-ce que vous allez faire maintenant ? questionnait doucement Maigret en bourrant sa pipe.

— Je ne sais pas. Je retournerai sans doute dans mon pays. Je ne peux pas tenir le restaurant toute seule. Et je n’ai plus personne.

Elle répéta ce dernier mot et elle regardait autour d’elle, comme si elle cherchait quelqu’un sur qui reporter sa tendresse.

— Je ne sais pas comment je vais faire pour vivre.

— Supposez que vous adoptiez un enfant ?

Elle leva la tête, incrédule d’abord, puis elle sourit :

— Vous croyez que je pourrais... qu’on me confierait... que... ?

Et l’idée prenait si vite corps dans son esprit, dans son cœur, que Maigret en était effrayé. S’il n’avait pas parlé tout à fait en l’air, il n’avait voulu que tâter le terrain. C’était une pensée qu’il avait eue dans le taxi, en venant, une de ces pensées baroques, audacieuses, qu’on caresse dans un demi-sommeil, ou dans un état de grande fatigue, et dont, le lendemain, on comprend la folie.

— Nous en reparlerons. Car je vous verrai encore, si vous le permettez... J’ai d’ailleurs des comptes à vous rendre, car nous nous sommes permis d’ouvrir votre restaurant.

— Vous connaissez un enfant que...

— Mon Dieu, madame, il y en a un qui, dans quelques semaines ou dans quelques mois, pourrait ne plus avoir de mère.

Elle rougit violemment, et il avait rougi aussi ; il s’en voulait maintenant d’avoir stupidement soulevé cette question.

— Un bébé, n’est-ce pas ? balbutia-t-elle.

— Un tout petit bébé, oui.

— Il n’en peut rien, lui.

— Il n’en peut rien.

— Et il ne sera pas nécessairement comme...

— Excusez-moi, madame. Il est temps que je rentre à Paris.

— Je vais y penser.

— N’y pensez pas trop. Je m’en veux maintenant de vous en avoir parlé.

— Non, vous avez bien fait. Est-ce que je pourrais le voir ? Dites, est-ce qu’on me le permettrait ?

— Permettez-moi encore une question. Albert m’a dit au téléphone que vous me connaissiez. Je ne me souviens pas vous avoir jamais vue.

— Mais moi, je vous ai vu, il y a longtemps, alors que j’avais à peine vingt ans. Ma mère vivait encore, et nous passions des vacances a Dieppe...

— L’Hôtel Beauséjour !... s’exclama-t-il.

Il y était resté quinze jours avec Mme Maigret.

— Tous les pensionnaires parlaient de vous, vous regardaient à la dérobée.

Il était tout drôle, dans le taxi qui le ramenait à Paris, à travers la campagne inondée d’un clair soleil. Il commençait à y avoir des bourgeons sur les haies.

« Ce ne serait pas désagréable de prendre des vacances » , pensa-t-il, peut-être à cause des images de Dieppe qu’on venait d’évoquer.

Il savait qu’il n’en ferait rien, mais cela lui arrivait périodiquement. C’était comme un rhume dont il se débarrassait à coups de travail.

La banlieue... Le pont de Joinville...

— Passez par le quai de Charenton.

Le bistrot était ouvert. Chevrier avait l’air embarrassé.

— Je suis content que vous veniez, patron. On me téléphone que tout est fini, et ma femme se demande si elle doit faire le marché.

— Comme elle voudra.

— Cela ne sert plus à rien ?

— À rien du tout.

— On m’a demandé aussi si je vous avais vu. Il paraît qu’on a téléphoné chez vous et un peu partout. Voulez-vous appeler le Quai ?

Il hésita. Cette fois, il était vraiment à bout et il n’avait plus envie que d’une chose : son lit, un voluptueux glissement dans un sommeil profond et sans rêves.

— Je parie que je vais dormir vingt-quatre heures d’affilée.

Ce n’était pas vrai, hélas ! On le dérangerait avant cela. On avait trop l’habitude, quai des Orfèvres – et il l’avait laissé prendre – de dire pour un oui ou pour un non : « Téléphonez à Maigret ! »

— Qu’est-ce que je vous sers, patron ?

— Un calvados, si tu y tiens.

C’est avec des calvados qu’il avait commencé. Autant finir sur la même chose.

— Allô ! Qui est-ce qui me demande ?

C’était Bodin. Il l’avait oublié, celui-là. Il devait en avoir oublié quelques autres, qui montaient encore une faction inutile sur différents points de Paris.

— J’ai la lettre, patron.

— Quelle lettre ?

— Celle de la poste restante.

— Ah ! oui. Bon.

Pauvre Bodin. On ne faisait pas grand cas de sa trouvaille !

— Vous voulez que je l’ouvre et que je vous dise ce qu’il y a dans l’enveloppe ?

— Si cela te fait plaisir.

— Attendez. Voilà. Il n’y a rien d’écrit. Rien qu’un billet de chemin de fer.

— Ça va.

— Vous le saviez ?

— Je m’en doutais. Un retour première classe Goderville-Paris.

— C’est exact. Il y a des chefs de gare qui attendent.

— Cela regarde Colombani.

Et Maigret, en dégustant son calvados, eut un petit sourire. Encore un trait à ajouter au personnage du petit Albert, qu’il n’avait pas connu vivant, mais qu’il avait en quelque sorte reconstitué morceau par morceau.

Comme certains habitués des champs de courses, il ne pouvait pas s’empêcher de regarder par terre, sur le sol jonché de tickets perdants du Mutuel, où il arrive qu’on découvre, de temps en temps, un billet gagnant jeté par erreur.

Ce n’était pas un billet gagnant qu’il avait trouvé ce matin-là, mais un ticket de chemin de fer.

S’il n’avait pas eu cette manie... S’il n’avait pas vu l’homme qui le laissait tomber de sa poche... Si le nom de Goderville n’avait pas aussitôt évoqué pour lui les hécatombes de la bande de Picardie... Si son émotion ne s’était pas lue sur sa physionomie...


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