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Simenon, Georges - Maigret et son mort

На электронном книжном портале my-library.info можно читать бесплатно книги онлайн без регистрации, в том числе Simenon, Georges - Maigret et son mort. Жанр: Полицейский детектив издательство неизвестно, год 2004. В онлайн доступе вы получите полную версию книги с кратким содержанием для ознакомления, сможете читать аннотацию к книге (предисловие), увидеть рецензии тех, кто произведение уже прочитал и их экспертное мнение о прочитанном.
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Maigret et son mort
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неизвестен
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16 октябрь 2019
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Simenon, Georges - Maigret et son mort

Simenon, Georges - Maigret et son mort краткое содержание

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Maigret et son mort читать онлайн бесплатно

Maigret et son mort - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

Ils arrivèrent à la P. J. vers neuf heures et demie, et une importante nouvelle les attendait. Un inspecteur était là, agité.

— Cari Lispchitz est mort, commissaire. Pour ainsi dire sous mes yeux. Je me tenais dans l’ombre, rue de Sèvres, à une centaine de mètres de l’hôpital. Il y avait un certain temps que j’entendais des bruits à ma droite, quelqu’un qui, dans l’obscurité, semblait hésiter à avancer. Puis il y a eu des pas précipités, et un coup de feu a claqué. C’était si près que ma première pensée a été qu’on tirait sur moi et que j’ai eu automatiquement mon revolver à la main. J’ai deviné plutôt que vu un corps qui tombait, une silhouette qui s’éloignait en courant. J’ai tiré.

— Tu l’as tué ?

— J’ai tiré dans les jambes et j’ai eu la chance, à la deuxième balle, de faire mouche. Le type qui se sauvait est tombé à son tour.

— Qui ?

— Le gamin, celui qu’ils appellent Pietr. On n’a pas eu à le transporter loin, puisque l’hôpital était en face.

— En somme, Pietr a tiré sur Cari ?

— Oui.

— Ils étaient ensemble ?

— Non. Je ne crois pas. Je pense plutôt que Pietr suivait Cari et l’a abattu.

— Qu’est-ce qu’il dit ?

— Le gamin ? Rien. Il ne desserre pas les dents. Il a les yeux brillants, fiévreux. Il paraissait tout heureux ou tout fier d’entrer à l’hôpital et, dans les couloirs, il jetait des regards avides autour de lui.

— À cause de Maria qui s’y trouve, parbleu ! La blessure est grave ?

— La balle lui est entrée dans le genou gauche. On doit être occupé à l’opérer, à l’heure qu’il est.

— Dans les poches ?

Il y avait deux petits tas distincts sur le bureau de Maigret, qu’on avait préparés avec soin.

— Le premier, ce sont les poches de Cari. L’autre, celles du petit.

— Moers est là-haut ?

— Il a annoncé qu’il passerait la nuit au laboratoire.

— Qu’on lui demande de descendre. Que quelqu’un monte aux sommiers. J’ai besoin de la fiche et du dossier d’un certain Jean Bronsky. Je n’ai pas ses empreintes, mais il a passé deux fois en correctionnelle et a dû tirer dix-huit mois de prison.

Il envoya aussi des hommes rue de Provence, en face des Folies-Bergères, avec mission de ne se faire voir en aucun cas.

— Attendez avant de partir de voir la photographie de Bronsky. Il n’y a qu’au cas où il essayerait de prendre le train ou l’avion qu’il faudrait lui mettre la main dessus. Je ne crois pas que cela lui arrive.

Le portefeuille de Cari Lipschitz contenait quarante-deux billets de mille francs, une carte d’identité à son nom et une autre carte qui portait un nom italien : Filipino. Celui-là ne fumait pas, car il n’avait sur lui ni cigarettes, ni pipe, ni briquet, mais une lampe électrique de poche, deux mouchoirs, dont un crasseux, un billet de cinéma qui portait la date du jour même, un canif et un revolver automatique.

— Tu vois ! fit remarquer Maigret à Colombani. Nous nous figurions avoir pensé à tout.

Il montrait le billet de cinéma.

— Eux, ils ont eu cette idée. Cela vaut mieux que de traîner dans les rues. On peut passer des heures dans l’obscurité. Dans un cinéma des boulevards, qui reste ouvert toute la nuit, on peut même faire un somme.

Dans les poches de Pietr, il y avait tout juste trente-huit francs de monnaie. Un portefeuille contenait deux photographies, une de Maria, une petite photographie de passeport qui avait dû être prise l’année précédente, alors qu’elle se coiffait d’une autre façon, et le portrait de deux paysans, un homme et une femme, assis sur leur seuil, en Europe Centrale, pour autant qu’on en pouvait juger d’après le style de la maison.

Pas de papiers d’identité. Des cigarettes. Un briquet. Un petit calepin bleu, dont un certain nombre de pages étaient couvertes d’une écriture serrée, au crayon.

— On dirait des vers.

— Je suis persuadé que ce sont, en effet, des vers.

Moers exulta en voyant les deux tas qu’il allait emporter dans son repaire, sous les toits. Un inspecteur déposait bientôt sur le bureau le dossier Bronsky.

La photographie, dure et cruelle comme toutes les photos anthropométriques, ne correspondait pas tout à fait à la description de Marchand, car l’homme, encore jeune, avait les traits tirés, une barbe de deux jours, la pomme d’Adam saillante.

— Janvier a téléphoné ?

— Il a dit que tout était calme et que vous pouviez l’appeler à Passy 62-41.

— Demande-moi le numéro.

Il lisait à mi-voix. D’après le dossier, Bronsky était né à Prague et avait actuellement trente-cinq ans. Il avait fait des études universitaires à Vienne, puis avait vécu quelques années à Berlin. Il s’y était marié à une certaine Hilda Braun, mais, quand il était entré en France, à vingt-huit ans, avec des papiers réguliers, il était seul. Déjà il donnait comme profession : cinéaste, et son premier domicile était un hôtel du boulevard Raspail.

— Janvier est à l’appareil, patron.

— C’est toi, mon petit ? Tu as dîné ? Écoute-moi bien. Je vais t’envoyer deux hommes en voiture.

— Nous sommes déjà deux ! protestait l’inspecteur, vexé.

— Peu importe. Écoute ce que je te dis. Quand ils seront là, tu les laisseras dehors. Il ne faut pas qu’ils se montrent. Il ne faut surtout pas que quelqu’un qui rentrerait à pied ou qui descendrait de taxi puisse soupçonner leur présence. Toi et ton copain, vous allez entrer dans la maison. Attendez qu’il n’y ait plus de lumière dans la loge de la concierge. Quel genre d’immeuble ?

— Neuf, moderne, assez chic. Une grande façade blanche et une porte en fer forgé doublée de verre.

— Bon. Vous monterez, après avoir bredouillé un nom quelconque.

— Comment trouverai-je l’appartement ?

— Tu as raison. Il y a bien, dans les environs, une crémerie qui livre le lait. Réveille le crémier s’il le faut. Raconte-lui une histoire, de préférence une histoire d’amour.

— Compris.

— Tu sais encore forcer une serrure ? Entrez. Ne faites pas de lumière. Planquez-vous dans un coin, de façon à être tous les deux prêts à intervenir s’il en est besoin.

— Entendu, patron, soupira le pauvre Janvier qui allait sans doute passer des heures, immobile dans l’obscurité d’un appartement inconnu.

— Surtout, ne fumez pas !

Il sourit lui-même de sa cruauté. Puis il choisit les deux hommes pour la faction dans la rue Longchamp.

— Prenez vos pétards. On ne peut pas prévoir comment les choses se passeront.

Un regard à Colombani. Les deux hommes se comprenaient. Ce n’était pas à un escroc qu’ils avaient affaire, mais au chef d’une bande de tueurs ; ils n’avaient pas le droit de courir des risques.

L’arrestation, au bar des Folies-Bergère, par exemple aurait été plus facile. Mais on ne pouvait prévoir les réactions de Bronsky. Il y avait des chances pour qu’il fût armé, et c’était vraisemblablement l’homme à se défendre, peut-être à tirer dans la foule pour profiter de la panique.

— Qui se dévoue pour commander de la bière à la Brasserie Dauphine ? Et des sandwiches !

C’était signe qu’une des grandes nuits de la P. J. commençait. Il régnait dans les deux bureaux du secteur de Maigret une atmosphère de P.C. Tout le monde fumait, tout le monde s’agitait. Les téléphones restaient inoccupés.

— Les Folies-Bergère, s’il vous plaît.

Il fallut longtemps pour avoir Marchand à l’appareil. On avait dû aller le chercher sur le plateau, où il réglait un différend entre deux danseuses nues.

— Oui, mon bon..., commença-t-il avant de savoir qui était à l’appareil.

— Maigret.

— Alors ?

— Il est là ?

— Je l’ai aperçu tout à l’heure.

— Ça va. Ne dites rien. Un coup de fil seulement s’il s’en allait seul.

— Compris. Ne l’amochez pas trop, hein ?

— C’est probablement un autre qui s’en chargera, répondit énigmatiquement Maigret.

Dans quelques instants, aux Folies, Francine Latour entrerait en scène en compagnie du comique Dréan et, sans doute à ce moment-là, son amant entrait-il un instant dans la salle chaude, se tenait-il au promenoir, en habitué, pour écouter d’une oreille distraite un dialogue qu’il savait par cœur, les rires qui fusaient des galeries.

Maria était toujours couchée dans sa chambre d’hôpital, anxieuse, furieuse, parce que, selon la règle, on lui avait enlevé son bébé pour la nuit, et deux inspecteurs montaient la garde dans le couloir ; il y en avait encore un, un seul, dans une autre aile de Laennec, où l’on venait de ramener Pietr après son passage à la salle d’opération.

Un Coméliau assez nerveux, qui se trouvait chez des amis, boulevard Saint-Germain, et qui s’était retiré un instant pour téléphoner, appelait Maigret.

— Toujours rien ?

— Quelques petites choses. Cari Lipschitz est mort.

— Un de vos hommes a tiré ?

— Non, un des siens. Le petit Pietr a reçu une balle dans la jambe d’un de mes inspecteurs.

— De sorte qu’il n’en reste qu’un ?

— Serge Madok, oui. Et le chef.

— Que vous ne connaissez toujours pas ?

— Qui s’appelle Jean Bronsky.

— Quel nom ?

— Bronsky.

— Il n’est pas producteur de cinéma ?

— Je ne sais pas s’il est producteur, mais il tripote dans le cinéma.

— Je l’ai fait condamner à dix-huit mois de prison voilà à peine trois ans.

— C’est lui.

— Vous êtes sur sa piste ?

— Il est en ce moment aux Folies-Bergère.

— Vous dites ?

— Je dis : aux Folies-Bergère.

— Et vous ne l’arrêtez pas ?

— Tout à l’heure. Nous avons le temps, maintenant. J’aime autant limiter les dégâts, vous comprenez ?

— Prenez note de mon numéro. Je serai chez mes amis jusqu’aux environs de minuit. Ensuite j’attendrai chez moi votre coup de téléphone.

— Vous aurez sans doute le temps de dormir un peu.

Maigret ne se trompait pas. Jean Bronsky et Francine Latour se firent d’abord conduire en taxi au Maxim’s, où ils soupèrent en tête à tête. C’était toujours de son bureau du quai des Orfèvres que Maigret suivait les allées et venues, et c’était déjà la deuxième fois que le garçon de la Brasserie Dauphine venait avec son plateau. Il y avait des verres sales plein le bureau, des sandwiches entamés, et l’odeur de tabac prenait à la gorge. Pourtant, malgré la chaleur, Colombani n’avait pas retiré le pardessus en poil de chameau clair qui était pour lui une sorte d’uniforme et il portait toujours son chapeau en arrière.

— Tu ne fais pas venir la femme ?

— Quelle femme ?

— Nine, la femme d’Albert.

Maigret fit non de la tête, l’air mécontent. Est-ce que cela le regardait, oui ou non ? Il voulait bien collaborer avec les gens de la rue des Saussaies, à la condition qu’on lui laissât la paix.

Pour l’instant, à vrai dire, il était comme un homme qui se tâte. Ainsi que le juge Coméliau venait de le lui dire, il ne tenait qu’à lui d’arrêter Jean Bronsky au moment qu’il choisirait. Il se souvenait d’un mot qu’il avait prononcé au début de l’enquête, il ne savait plus devant qui, avec une gravité inaccoutumée : « Cette fois, nous avons affaire à des tueurs. »

Des tueurs qui savaient bien, les uns comme les autres, qu’ils n’avaient plus rien à perdre. Au point que, s’ils étaient arrêtés dans la foule, si on disait à celle-ci que c’étaient les hommes de la bande de Picardie, la police serait incapable d’empêcher un lynchage.

Après ce qu’ils avaient fait dans les fermes, n’importe quel jury les condamnerait à la peine capitale, ils ne l’ignoraient pas, et c’est à peine si Maria pouvait, à cause de l’enfant, espérer la grâce du président de la République.

L’obtiendrait-elle ? C’était douteux. Il y avait le témoignage de la petite rescapée, il y avait les pieds, les seins brûlés. Il y avait son insolence de femelle et jusqu’à sa beauté sauvage qui joueraient contre elle dans l’esprit des jurés.

Les hommes civilisés ont peur des fauves, surtout des fauves de leur espèce, de ceux qui leur rappellent les époques révolues de la vie dans les forêts.

Jean Bronsky était un fauve plus dangereux encore, un fauve habillé par le meilleur tailleur de la place Vendôme, un fauve en chemise de soie, qui avait fait des études universitaires et que le coiffeur bichonnait chaque matin comme une coquette.

— Tu joues la prudence, remarqua à certain moment Colombani, comme Maigret attendait patiemment devant un des téléphones.

— Je joue la prudence.

— Et s’il te glissait entre les doigts ?

— J’aime encore mieux ça que de voir un de mes hommes abattu.

Au fait, à quoi bon laisser Chevrier et sa femme dans leur bistrot du quai de Charenton ? Il fallait leur téléphoner. Ils devaient être couchés. Maigret sourit, haussa les épaules. Qui sait ? Cette petite mascarade devait les exciter, et il n’y avait pas de raison qu’ils ne jouent pas encore quelques heures au bistrot et à la bistrote.

— Allô !... Patron ?... Ils viennent d’entrer chez Florence.

La boîte chic de Montmartre. Champagne obligatoire. Sans doute Francine Latour avait-elle une nouvelle robe ou un nouveau bijou à montrer. Elle était toute jeune, pas encore fatiguée de cette vie-là. N’en voit-on pas de vieilles, qui sont riches, qui sont titrées, qui ont un hôtel particulier avenue du Bois ou au faubourg Saint-Germain et qui fréquentent les mêmes boîtes pendant quarante ans ?

— Allons ! décida soudain Maigret.

Il prit son revolver dans le tiroir du bureau, s’assura qu’il était chargé, et Colombani le regardait faire avec un léger sourire.

— Tu me veux bien avec toi ?

C’était gentil de la part de Maigret. Les choses se passaient dans son secteur. C’est lui qui avait déniché la bande de Picardie. Il aurait pu garder la besogne pour lui et ses hommes, et ainsi le quai des Orfèvres marquerait une fois de plus un point contre la rue des Saussaies.

— Tu as ton pétard ?

— Je l’ai toujours en poche.

Maigret, non. C’était rare.

Comme ils traversaient la cour, Colombani désigna une des voitures de la police.

— Non ! Je préfère un taxi. C’est moins voyant.

Il en choisit un avec soin, avec un chauffeur qui le connaissait. Il est vrai que presque tous les chauffeurs de taxi le connaissaient.

— Rue de Longchamp. Vous ferez la rue au pas.

L’immeuble qu’habitait Francine Latour était assez haut dans la rue, non loin d’un restaurant fameux où le commissaire se souvenait d’avoir fait quelques bons déjeuners. Tout était fermé. Il était deux heures du matin. Il fallait choisir l’endroit où stationner, et Maigret était grave, grognon, silencieux.

— Refaites le tour. Vous vous arrêterez quand je vous le dirai. Vous ne garderez que vos lanternes allumées, comme si vous attendiez un client.


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