My-library.info
Все категории

Simenon, Georges - Lécluse n°1

На электронном книжном портале my-library.info можно читать бесплатно книги онлайн без регистрации, в том числе Simenon, Georges - Lécluse n°1. Жанр: Полицейский детектив издательство неизвестно, год 2004. В онлайн доступе вы получите полную версию книги с кратким содержанием для ознакомления, сможете читать аннотацию к книге (предисловие), увидеть рецензии тех, кто произведение уже прочитал и их экспертное мнение о прочитанном.
Кроме того, в библиотеке онлайн my-library.info вы найдете много новинок, которые заслуживают вашего внимания.

Название:
Lécluse n°1
Автор
Издательство:
неизвестно
ISBN:
нет данных
Год:
неизвестен
Дата добавления:
16 октябрь 2019
Количество просмотров:
463
Читать онлайн
Simenon, Georges - Lécluse n°1

Simenon, Georges - Lécluse n°1 краткое содержание

Simenon, Georges - Lécluse n°1 - описание и краткое содержание, автор Simenon, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки My-Library.Info

Quand on observe des poissons à travers une couche d’eau qui interdit entre eux et nous tout contact, on les voit rester longtemps immobiles, sans raison, puis d’un frémissement de nageoires aller un peu plus loin pour n’y rien faire qu’attendre à nouveau.


C’est dans le même calme, comme sans raison aussi, que le tramway 13, le dernier « Bastille-Créteil », traîna ses lumières jaunâtres tout le long du quai des Carrières. Au coin d’une rue, près d’un bec de gaz vert, il fit mine de s’arrêter, mais le receveur agita sa sonnette et le convoi fonça vers Charenton. Derrière lui, le quai restait vide et stagnant comme un paysage du fond de l’eau. A droite, des péniches flottaient sur le canal, avec de la lune tout autour.


Un filet d’eau se faufilait par une vanne mal fermée de l’écluse, et c’était le seul bruit sous le ciel encore plus quiet et plus profond qu’un lac.


[http://www.amazon.fr/LEcluse-numéro-1-Georges-Simenon/dp/2253143154](http://www.amazon.fr/LEcluse-num%C3%A9ro-1-Georges-Simenon/dp/2253143154)


Lécluse n°1 читать онлайн бесплатно

Lécluse n°1 - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

— En somme, tout cela est pour ainsi dire à vous ?

— Tout, c’est exagéré. Mais tout le monde que vous voyez dépend un peu de moi, surtout depuis que j’ai racheté les carrières de craie, là-haut, en Champagne.

Le mobilier de l’appartement ressemblait à tous les mobiliers qu’à la Salle des Ventes on entasse pour les liquider le samedi, quand les petites gens viennent chercher une table ou une cuvette d’occasion. Une odeur d’oignons rissolés arrivait de la cuisine en même temps que le grésillement du beurre sur la poêle.

— Une question, si vous le permettez. Le rapport dit que vous ne vous souvenez pas de ce qui s’est passé avant le moment où on vous a repêché.

Ducrau, l’œil pesant, coupait le bout d’un cigare.

— À quel moment exact s’arrêtent vos souvenirs ? Pouvez-vous, par exemple, me raconter ce que vous avez fait dans la soirée d’avant-hier ?

— Ma fille et son mari ont dîné ici. Son mari est capitaine d’infanterie à Versailles. Ils viennent tous les mercredis.

— Vous avez un fils aussi ?

— Oui. Il est à l’École des chartes, mais on le voit rarement à la maison, car je lui ai donné une chambre au cinquième.

— Donc, vous ne l’avez pas vu ce soir-là ?

Ducrau ne se pressait pas de répondre. Il ne quittait plus Maigret des yeux, et, tandis qu’il tirait de lentes bouffées de son cigare, il pesait chaque question qu’on lui posait, chaque mot qu’il prononçait.

— Écoutez, commissaire. Je vais vous dire quelque chose d’important et je vous conseille de le retenir, si vous voulez que nous nous entendions. On n’a jamais joué au plus malin avec Mimile ! Mimile, c’est moi. On m’appelait ainsi quand je n’avais encore que mon premier remorqueur, et il y a encore des éclusiers, en Haute-Marne, qui ne me connaissent pas autrement. Vous me comprenez ? Je ne suis pas plus bête que vous. Dans cette histoire, c’est moi qui paie ! C’est moi qui ai été attaqué ! C’est moi qui vous ai fait venir !

Maigret ne sourcillait pas, mais pour la première fois depuis longtemps il jubilait devant un personnage qui valait vraiment la peine d’être connu.

— Buvez votre verre. Prenez un cigare. Mettez-en quelques-uns en poche. Mais si ! Faites votre métier, mais pas de finasseries ! Quand le Parquet est venu me voir, hier, il y avait un pète-sec de juge d’instruction qui s’est promené ici avec ses gants beurre frais comme s’il avait peur de se salir. Eh bien ! je lui ai demandé de retirer son chapeau et de cesser de fumer, pendant que je lui lançais ma fumée au nez. Vous saisissez ? À présent, je vous écoute.

— Une question, à mon tour. Maintenez-vous votre plainte ? Oui ? Et tenez-vous vraiment à ce que je découvre le coupable ?

Il y eut, sur les lèvres de Ducrau, une ombre de sourire. Au lieu de répondre, il murmura :

— Ensuite ?

— C’est tout ! Il est encore temps.

— Vous n’avez rien d’autre à me dire ?

— Rien !

Et Maigret se leva, se campa, les pupilles contractées par le soleil, devant la fenêtre ouverte.

— Mathilde ! Mathilde !… cria le bonhomme. D’abord, vous essaierez de venir dès que je vous appelle. Ensuite vous mettrez un tablier propre. Maintenant, allez me chercher une bouteille de champagne. Une des huit bouteilles du fond à gauche.

— Je ne bois pas de champagne, dit Maigret quand la bonne fut partie.

— Vous boirez de celui-là. C’est du brut nature 1897 que le patron de la plus grande maison de Reims m’a envoyé.

Il était adouci. Il y avait même en lui l’ombre d’une émotion, mais c’était à peine sensible.

— Qu’est-ce que vous regardez ?

— Le bateau de Gassin.

— Vous savez que Gassin est un vieux camarade, le seul qui me tutoie encore ! Nous avons fait nos premiers voyages ensemble. Je lui ai confié un de mes bateaux qui fait surtout la Belgique.

— Il a une jolie fille.

C’était plutôt une impression car, dans l’éloignement, Maigret ne voyait guère qu’une silhouette. Et cependant celle-ci donnait la certitude que la fille était belle. Une silhouette simple, pourtant ! Une robe noire et un tablier blanc, des pieds nus dans des sabots.

Ducrau ne répondait pas, et, après quelques instants de silence, il articula, comme à bout de patience :

— Continuez ! la dame d’en haut, la bonniche, et le reste ! Je vous attends…

La porte de la cuisine s’entrouvrit. Mme Ducrau, du seuil, risqua après avoir toussé :

— Faut-il faire prendre de la glace ?

Et lui, rageur :

— Pourquoi pas faire chercher le champagne à Reims ?

Elle disparut sans répondre, et la porte resta entrebâillée tandis que Ducrau reprenait :

— Donc, j’ai installé au deuxième étage, juste au-dessus de cette pièce, une personne qui s’appelle Rose et qui était entraîneuse au Maxim…

Il ne baissait pas la voix, au contraire. Sa femme devait l’entendre. Des verres tintaient dans la cuisine. La bonne entra avec un tablier propre et un plateau.

— Si vous voulez d’autres détails, je lui donne deux mille francs par mois et ses robes, mais elle les fait presque toutes elle-même. Ça va, vous ! Posez tout ici et filez ! Vous ne voulez pas déboucher la bouteille, commissaire ?

L’habitude était prise. Maigret n’entendait plus le vacarme du concasseur, ni la rumeur de la rue qui se confondait avec le bourdonnement de deux grosses mouches dans la pièce.

— Nous parlions d’avant-hier. Ma fille et son idiot de mari ont dîné ici et, comme toujours, je suis parti après le dessert. Je n’aime pas les emmerdeurs, et mon gendre est un emmerdeur. À votre santé.

Il fit claquer la langue et poussa un soupir.

— C’est tout. Il était peut-être dix heures. J’ai suivi le trottoir. J’ai bu un verre avec Catherine, qui tient le bal un peu plus loin. Puis j’ai continué et je suis arrivé au coin de la petite rue, là-bas, où il y a une lanterne. J’aime encore mieux boire des demis avec les filles qu’avec mon gendre.

— Quand vous êtes sorti de cette maison, vous n’avez pas remarqué qu’on vous suivait ?

— Je n’ai rien remarqué du tout.

— De quel côté vous êtes-vous dirigé ?

— Je n’en sais rien.

C’était net. La voix était à nouveau agressive. Ducrau s’enroua en avalant une trop grande gorgée de champagne, toussa, cracha sur le tapis déteint.

Le rapport du médecin disait que la blessure au dos était superficielle, et que l’armateur avait passé de trois à quatre minutes dans l’eau, en émergeant peut-être une ou deux fois.

— Naturellement, vous ne soupçonnez personne ?

— Je soupçonne tout le monde !

Il avait une physionomie étrange, une tête large, charnue, aux traits épais, et pourtant on sentait que c’était dur, d’une solidité exceptionnelle. Son regard, quand il guettait un réflexe de Maigret, rappelait celui des vieux paysans qui font un marché à la foire, mais, la seconde d’après, les yeux bleus révélaient une naïveté déroutante.

Tantôt il menaçait, criait, jurait, défiait, et tantôt on se demandait s’il ne faisait pas tout cela pour s’amuser.

— Voilà ce que je tenais à vous dire ! Car, moi, j’ai le droit de soupçonner tout le monde : ma femme, mon fils, ma fille, son mari, la Rose, la servante, Gassin…

— … Sa fille…

— Aline aussi, si vous voulez.

Il y avait pourtant une nuance.

— Et je vais ajouter quelque chose. Tous ces gens-là, qui m’appartiennent, je vous donne le droit de les embêter autant qu’il vous plaira. Je connais la police. Je sais qu’elle va renifler jusque dans leurs poubelles. Nous pouvons même commencer tout de suite. Jeanne !… Jeanne !…

Sa femme parut, étonnée, peureuse.

— Entre, sacrebleu ! Ce n’est pas la peine de te présenter aux gens avec des airs de domestique. Prends un verre. Mais si ! Trinque avec le commissaire. Dis donc, devine ce qu’il veut savoir, le commissaire ?

Elle était pâle et neutre, mal habillée, mal coiffée, mal vieillie comme les meubles du salon. Le soleil lui blessait les yeux, et après vingt-cinq ans de mariage elle sursautait encore à chaque éclat de voix de son mari.

— Il voudrait savoir de quoi on a parlé pendant tout le dîner avec Berthe et son mari.

Elle essaya de sourire. Sa main, qui tenait la coupe de champagne, tremblait, et Maigret regardait les doigts tout plissés par les travaux de cuisine.

— Réponds. Bois d’abord.

— On a parlé de tout.

— Ce n’est pas vrai.

— Excusez-moi, monsieur le commissaire. Je ne vois pas ce que mon mari veut dire…

— Mais si, mais si ! Allons, je vais t’aider…

Elle se tenait droite près du fauteuil rouge où Ducrau s’enfonçait jusqu’à faire corps avec lui.

— C’est Berthe qui a commencé. Rappelle-toi. Elle a dit…

— Émile !

— Il n’y a pas d’Émile ! Elle a dit qu’elle craignait d’avoir un enfant et que, dans ce cas, Decharme ne pourrait pas rester à l’armée, car il gagne trop peu pour payer une nourrice et tout ce qu’il faut. Je lui ai conseillé de vendre des cacahuètes. Est-ce vrai ?

D’un pauvre sourire, elle essaya de l’excuser.

— Tu devrais te reposer.

— Et qu’est-ce qu’il a proposé, le nigaud ? Réponds ! Qu’est-ce qu’il a proposé ? De faire tout de suite le partage d’une partie de la fortune, puisqu’il faudra bien le faire un jour ! Avec sa part, Monsieur s’installerait en Provence, où le climat serait, paraît-il, excellent pour sa progéniture. Quant à nous, nous pourrions aller le voir pendant les vacances.

Il ne s’échauffait pas. Ce n’était pas une colère passagère. Au contraire ! Il envoyait les mots lentement, durement, les uns après les autres.

— Qu’a-t-il ajouté au moment où je mettais mon chapeau ? Je veux que tu le dises toi-même.

— Je ne sais plus.

Elle était prête à pleurer. Elle posa son verre pour ne pas le renverser.

— Dis-le !

— Il a dit que tu dépensais assez d’argent autrement…

— Il n’a pas dit « autrement ».

— Avec…

— Eh bien ?

— Avec les femmes.

— Et encore ?

— Avec celle d’en haut.

— Vous avez entendu, commissaire ? Vous n’avez rien d’autre à lui demander ? Je vous dis ça parce qu’elle va pleurer et que ce n’est pas drôle. Tu peux aller !

Il soupira encore, un long soupir qui ne pouvait jaillir que de son épaisse poitrine.

— Voilà déjà un échantillon ! Si cela vous amuse, vous n’avez qu’à continuer tout seul. Demain, je serai debout, quoi qu’en dise le médecin. Vous me verrez comme tous les matins, dès six heures, sur les chantiers. Encore un verre ? Vous avez oublié de prendre quelques cigares. Gassin vient encore de m’en passer cinq cents en fraude dans son bateau. Vous voyez que je ne vous cache rien.

Il se leva lourdement, en pesant sur les bras du fauteuil.

— Je vous remercie de vos indications, prononça Maigret, qui avait cherché la formule la plus banale.

Les yeux de Ducrau rirent. Ceux du commissaire aussi. Ils se regardaient ainsi avec la même gaieté assourdie, pleine de sous-entendus, peut-être de défi, peut-être aussi d’une curieuse attirance.

— J’appelle la bonne pour vous reconduire ?

— Merci. Je connais le chemin.

Ils ne se serrèrent pas la main, et ce fut aussi comme d’un commun accord. Ducrau resta près de la fenêtre ouverte, profilé en sombre sur la perspective de lumière. Il devait être plus fatigué qu’il ne voulait le paraître, car sa respiration était précipitée.

— Bonne chance ! Vous décrocherez peut-être les vingt mille francs !

En passant devant la porte de la cuisine, Maigret entendit qu’on y pleurait. Il gagna le palier, descendit quelques marches, s’arrêta dans le rayon de soleil, qui avait changé de place, pour consulter une pièce du dossier qu’il avait en poche. C’était le rapport du médecin qui disait entre autres : « L’hypothèse de tentative de suicide est à écarter, car il est impossible à un homme de se frapper avec un couteau à l’endroit de la blessure. »

Quelqu’un s’agita dans le clair-obscur de la loge, la concierge qui venait de rentrer. Et sur le trottoir, ce fut un bain de chaleur, de clarté, de bruit, de poussière colorée et de mouvement, le tramway 13 s’arrêta et repartit aussitôt. Le timbre du bistrot de droite résonna tandis que les cailloux dégringolaient dans le moulin du concasseur et qu’un petit remorqueur à triangle bleu sifflait tout ce qu’il pouvait, rageur, devant la porte de l’écluse qu’on lui fermait au nez.


III

Au milieu de l’enseigne d’un bleu ardent, un bateau à vapeur était surmonté d’un vol de mouettes, et on lisait au-dessous : Au Rendez-Vous des Aigles. Pilotage de la Marne et de la Haute-Seine.

C’était le débit de droite. Maigret en poussa la porte et s’assit dans un coin, cependant que le silence se faisait autour de lui. Ils n’étaient que cinq hommes à une table, jambes croisées, la chaise renversée en arrière, la casquette penchée sur le front à cause du soleil. Quatre portaient un tricot bleu montant jusqu’au cou, et tous avaient la même peau finement cuite, aux craquelures à peine visibles, et les cheveux qui déteignaient vers la nuque et les tempes.

Celui qui se leva et se dirigea vers Maigret était le patron.

— Qu’est-ce que vous prenez ?

Le café était propre. Il y avait de la sciure de bois par terre, le zinc luisait et il régnait une odeur sucrée et amère qui disait l’heure de l’apéritif.

— … Ouais !… soupira un des hommes en rallumant son bout de cigarette.

Ce « ouais » devait se rapporter à Maigret, qui avait commandé un demi et qui tassait tout doucement le tabac dans sa pipe. Juste en face de lui, dans le groupe, un petit vieux à barbe jaune vida son verre d’un trait et grommela en s’essuyant les moustaches :

— Remets ça, Fernand !

Son bras droit, entouré d’un pansement, achevait de révéler que c’était le vieux Gassin. Les autres commençaient d’ailleurs à se faire des signes d’intelligence en se montrant le marinier qui fixait Maigret avec tant de passion qu’il en plissait la peau velue de son visage.

Il avait déjà bu, cela se voyait à la molle maladresse de ses gestes. Il avait flairé en Maigret quelqu’un de la police, et ses camarades s’amusaient de son émoi.

— Beau temps, Gassin !

Il devenait déjà rageur.

— On dirait que tu as quelque chose à dire, à raconter à Monsieur !

Et l’un des hommes, simplement, adressa à Maigret une œillade qui signifiait : « Ne faites pas attention ! Vous voyez dans quel état il est. »

Peut-être le patron, seul, était-il un peu inquiet, mais les clients s’amusaient franchement et il y avait dans l’air une candeur cordiale. Par la fenêtre, on ne voyait guère que le parapet du quai, le mât et le gouvernail des péniches, le toit de la maison de l’éclusier.


Simenon читать все книги автора по порядку

Simenon - все книги автора в одном месте читать по порядку полные версии на сайте онлайн библиотеки My-Library.Info.


Lécluse n°1 отзывы

Отзывы читателей о книге Lécluse n°1, автор: Simenon. Читайте комментарии и мнения людей о произведении.

Прокомментировать
Подтвердите что вы не робот:*
Подтвердите что вы не робот:*
Все материалы на сайте размещаются его пользователями.
Администратор сайта не несёт ответственности за действия пользователей сайта..
Вы можете направить вашу жалобу на почту librarybook.ru@gmail.com или заполнить форму обратной связи.