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Simenon, Georges - Lécluse n°1

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Название:
Lécluse n°1
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неизвестно
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неизвестен
Дата добавления:
16 октябрь 2019
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Simenon, Georges - Lécluse n°1

Simenon, Georges - Lécluse n°1 краткое содержание

Simenon, Georges - Lécluse n°1 - описание и краткое содержание, автор Simenon, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки My-Library.Info

Quand on observe des poissons à travers une couche d’eau qui interdit entre eux et nous tout contact, on les voit rester longtemps immobiles, sans raison, puis d’un frémissement de nageoires aller un peu plus loin pour n’y rien faire qu’attendre à nouveau.


C’est dans le même calme, comme sans raison aussi, que le tramway 13, le dernier « Bastille-Créteil », traîna ses lumières jaunâtres tout le long du quai des Carrières. Au coin d’une rue, près d’un bec de gaz vert, il fit mine de s’arrêter, mais le receveur agita sa sonnette et le convoi fonça vers Charenton. Derrière lui, le quai restait vide et stagnant comme un paysage du fond de l’eau. A droite, des péniches flottaient sur le canal, avec de la lune tout autour.


Un filet d’eau se faufilait par une vanne mal fermée de l’écluse, et c’était le seul bruit sous le ciel encore plus quiet et plus profond qu’un lac.


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Lécluse n°1 читать онлайн бесплатно

Lécluse n°1 - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

— Quand c’est que tu lèves l’ancre, Gassin ?

Et un autre, tout bas :

— Parlez-y !

On put croire que le conseil serait suivi. Le vieux se leva et, avec une fausse désinvolture d’ivrogne, marcha vers le comptoir.

— Encore un, Fernand !

Il regardait toujours Maigret, et c’était quelque chose de très complexe que son regard, car il contenait de l’effronterie, certes, mais aussi comme un sourd désespoir.

Le commissaire frappa la table avec une pièce de monnaie pour appeler le patron.

— Combien ?

Et Fernand, penché sur la table, d’ajouter, après avoir dit un chiffre, mais plus bas :

— Ne l’excitez pas. Il n’a pas dessoûlé depuis deux jours.

C’était à peine murmuré, et pourtant le vieux gronda de sa place :

— Qu’est-ce que tu dis ?

Maigret s’était levé. Il ne cherchait pas d’histoires. Il avait son air le plus bonasse et il se dirigea vers la porte. Quand il eut traversé la rue, il se retourna et vit Gassin qui s’était approché de la fenêtre, son verre à la main, et qui le suivait des yeux.

L’air était plus chaud, d’un or sombre. Un clochard dormait, étendu de tout son long sur les pierres du quai, un journal déployé sur la tête.

Des autos passaient, des camions, des tramways, mais maintenant Maigret avait compris que c’était sans importance. Dans la rue, ce qui défilait de la sorte était étranger au paysage. Paris passait par là pour gagner les bords de la Marne, mais ce n’était qu’un vrombissement, et ce qui comptait, c’était l’écluse, le sifflet des remorqueurs, le concasseur de cailloux, les péniches et les grues, les deux bistrots de pilotes et surtout la haute maison où l’on voyait le fauteuil rouge de Ducrau dans le cadre d’une fenêtre.

En plein air, les gens étaient chez eux. Les ouvriers d’une grue cassaient la croûte, assis sur un tas de sable. Une marinière dressait la table sur le pont de son bateau, et sa voisine faisait la lessive.

Sans se presser, le commissaire descendait les marches de pierre et retrouvait le rythme lent et fort qu’il avait connu lors d’un crime en Haute-Marne. Même cette odeur particulière au canal faisait surgir devant ses yeux des images de péniches glissant sans froisser l’eau.

Il était tout près de la Toison-d’Or, au bois enduit de résine rousse. Le pont, qui venait d’être lavé, séchait par plaques, et on ne voyait plus la jeune fille.

Maigret fit deux pas sur la passerelle, se retourna, aperçut le vieux accoudé au parapet. Il continua son chemin et appela, une fois à bord :

— Quelqu’un !

D’une péniche proche, la femme qui lavait son linge le regardait, tandis qu’il s’avançait vers une double porte ornée de vitraux bleus et rouges.

— Quelqu’un !

Au bas d’un escalier de quelques marches, on devinait une pièce propre et bien rangée ; on distinguait même le coin d’une table couverte d’une nappe.

Maigret descendit et, quand il fut sur la dernière marche, il eut en face de lui la jeune fille blonde qui, assise sur une chaise à fond de paille, donnait le sein à un bébé.

C’était si inattendu et si simple à la fois, que le commissaire retira maladroitement son chapeau, poussa sa pipe toute chaude dans sa poche, fit un pas en arrière.

— Je vous demande pardon…

La jeune fille devait avoir peur. Elle le regardait comme pour deviner ses intentions, mais elle ne quittait pas sa place, et la petite bouche de l’enfant était toujours arrondie sur son sein.

— Je ne savais pas. Je suis chargé de l’enquête et je me suis permis de venir vous demander quelques renseignements.

Maigret, en la regardant, était en proie à un vague malaise. Un pressentiment naissait, qu’il ne parvenait pas à préciser.

Autour de lui, la pièce était grande, toute en pitchpin verni. Dans un coin, il y avait un lit recouvert d’une courtepointe et surmonté d’un crucifix d’ébène. Le milieu de la cabine servait de salle à manger, et la table était dressée pour deux personnes.

— Asseyez-vous, dit la jeune femme.

Sa voix aussi était inattendue et pourtant, de la fenêtre des Ducrau, Maigret avait eu déjà le sentiment de l’étrangeté d’Aline, qui, de loin, avait quelque chose d’aérien.

Or, elle n’était ni mince ni frêle. Et même, quand on la voyait de près, on constatait qu’elle avait une chair saine et ferme, pleinement vivante. Ses traits étaient réguliers, et son teint coloré contrastait avec la blondeur des cheveux.

Pourquoi l’ensemble évoquait-il de la faiblesse, donnait-il envie de la protéger ou de la consoler ?

— C’est votre enfant ?

Pour dire quelque chose, Maigret désignait le bébé dont le berceau de bois tourné était près de lui.

— C’est mon filleul.

Elle souriait poliment, avec un geste de crainte.

— Vous êtes la fille de Gassin, n’est-ce pas ?

— Oui.

Elle avait une voix d’enfant, une docilité d’enfant sage que l’on questionne.

— Je suis confus de vous déranger à ce moment. Comme vous étiez ici quand, avant-hier, les événements se sont déroulés, je voudrais savoir si, pendant la soirée, personne n’est venu à bord. Émile Ducrau, par exemple.

— Oui.

Maigret ne s’y attendait pas le moins du monde, et il se demanda si elle avait bien compris sa question.

— Vous êtes sûre que Ducrau est venu ici le soir de l’attentat ?

— Je ne lui ai pas ouvert la porte.

— Il est monté sur le pont ?

— Oui. Il a appelé. J’allais me mettre au lit.

Maigret entrevoyait une seconde cabine plus étroite que la première, où il y avait une couchette fixe. Tout en parlant, la jeune femme éloignait doucement de son sein l’enfant dont elle essuyait le menton, puis elle refermait son corsage.

— Quelle heure était-il ?

— Je ne sais pas.

— Était-ce longtemps avant que votre père tombe à l’eau ?

— Je ne sais pas.

Elle devenait inquiète, sans raison apparente. Elle se leva pour poser le bébé dans le berceau et, comme il ouvrait la bouche pour crier, elle lui tendit une tétine de caoutchouc rouge.

— Vous connaissez bien Ducrau ?

— Oui.

Elle activa le feu dans le poêle et mit du sel dans une casserole pleine de pommes de terre. Maigret, qui suivait chacun de ses gestes, avait compris. Elle n’était peut-être pas folle, mais il y avait un voile entre elle et le monde extérieur. Tout était feutré, amorti, ses gestes, sa voix, son sourire. Car elle souriait pour s’excuser de passer devant le visiteur.

— Vous ne savez pas ce que Ducrau venait faire ?

— Toujours la même chose !

Le malaise du commissaire croissait. Il en avait les mains moites. Chaque parole de la jeune femme pouvait avoir des conséquences dramatiques. À chaque question, le mystère devenait moins épais, et pourtant Maigret avait peur de questionner. Se rendait-elle compte, seulement, de ce qu’elle lui disait ? Ne répondrait-elle pas oui à toutes les questions ?

— C’est du fils Ducrau que vous parlez ? murmura-t-il en guise d’épreuve.

— Jean n’est pas venu.

— C’est son père qui vous fait la cour ?

Elle attacha un instant son regard au visage de Maigret, puis elle détourna la tête. Alors il voulut en finir. Il était trop près d’une révélation possible.

— Quand il vient ici, c’est pour cela, n’est-ce pas ? Il vous poursuit. Il essaie de…

Il s’arrêta net, car elle pleurait, et il ne savait plus que dire.

— Je vous demande pardon. Ne pensez plus à cela.

Elle était si près de lui qu’il lui tapota machinalement l’épaule. Et ce fut pis ! Elle recula d’un bond, gagna la seconde cabine, dont elle referma la porte. Elle sanglotait toujours, de l’autre côté de la cloison. Et le bébé, qui avait perdu sa tétine, pleurait aussi. Maigret la lui rendit gauchement.

Il n’avait plus qu’à s’en aller. L’escalier était bas, et il se heurta la tête au plafond de l’écoutille. Il s’attendait à trouver le vieux Gassin sur le pont, mais il n’y avait personne que les voisins qui, attablés près de leur gouvernail, le regardèrent s’en aller.

Sur le quai, pas de Gassin non plus. Quand il atteignit le trottoir, Maigret vit une auto s’arrêter devant la maison haute. C’était une auto quelconque, de force moyenne. Elle portait l’indicatif de Seine-et-Oise, et le commissaire n’eut qu’à regarder la femme qui en sortait pour comprendre.

C’était la fille de Ducrau. Elle avait la rusticité et la vigueur de son père. Son mari, qui était en civil, les épaules étroites dans un complet sombre, refermait les portières et glissait la clé dans sa poche.

Mais ils avaient oublié quelque chose. La femme, déjà sur le seuil, se retourna. Le mari reprit la clé, ouvrit une porte et prit un petit paquet qui devait contenir des raisins d’Espagne, comme ceux qu’on porte aux malades.

Le couple pénétrait enfin dans la maison en se disputant. Il était vulgaire et sans envergure.

Maigret, arrêté sous la plaque verte de l’arrêt des tramways, oublia de faire signe à celui qui passait. Il était plein de pensées inachevées, et c’était en lui comme un léger déséquilibre auquel il avait hâte de mettre fin. Les pilotes sortaient du bistrot, se serraient la main avant de se quitter. L’un d’eux, un grand garçon à la mine ouverte, vint dans la direction de Maigret, qui l’arrêta.

— Pardon. Je voudrais vous poser une question.

— Vous savez, moi, je n’étais pas là.

— Il ne s’agit pas de cela. Vous connaissez Gassin ? De qui est l’enfant de sa fille ?

Le pilote éclata de rire.

— Mais ce n’est pas son enfant !

— Vous êtes sûr ?

— C’est le vieux Gassin qui a ramené ça un beau jour. Il y a quinze ans qu’il est veuf. Il a dû avoir le gosse dans le Nord, de quelque bonne femme qui tient un cabaret ou une écluse.

— Et sa fille n’a jamais eu d’enfant ?

— Aline ? Vous ne l’avez pas regardée ? À propos, allez-y doucement avec elle. Elle n’est pas tout à fait comme une autre.

Des passants les frôlaient. Les deux hommes étaient en plein dans le soleil, qui brûlait la nuque de Maigret.

— Ce sont des braves gens. Gassin boit un peu trop, mais il ne faudrait pas croire qu’il soit toujours comme aujourd’hui. L’histoire d’avant-hier lui a porté un coup. Ce matin, il croyait que vous alliez l’embêter.

Le grand garçon sourit encore, toucha le bord de sa casquette et s’en alla. Maigret, lui aussi, devait déjeuner. Autour de lui, le mouvement changeait, le concasseur était arrêté, la circulation était moins intense et on eût dit que l’écluse elle-même ne fonctionnait qu’au ralenti…

Il reviendrait, évidemment. Il en avait sans doute pour plusieurs jours à vivre dans ce petit univers dont il commençait seulement à pressentir l’existence propre.

Est-ce que Gassin était rentré à bord ? Mangeait-il, attablé dans la cabine vernie, devant la nappe à petites fleurs roses ?

Chez les Ducrau, en tout cas, on devait se disputer, et les raisins d’Espagne n’étaient pas faits pour remettre le bonhomme de bonne humeur.

Maigret rentra dans le bistrot, sans trop savoir pourquoi. La salle était vide. Le patron et sa femme, une petite brune assez jolie qui n’avait pas eu le temps de faire sa toilette, mangeaient du ragoût près du comptoir, et le vin rouge avait un reflet dans les verres sans pied.

— Déjà revenu ? s’exclama Fernand en s’essuyant la bouche.

On l’avait adopté. Il n’avait même pas eu besoin de dire qui il était.

— Vous n’avez pas tourmenté la petite, au moins ? Encore un demi ? Irma, va chercher de la bière fraîche.

Il regarda dehors, non du côté du port, mais vers le bistrot d’en face.

— Ce pauvre Gassin en fera une maladie. Il est vrai que ce n’est pas drôle de tomber à l’eau, la nuit, et de sentir tout à coup quelqu’un qui vous tire vers le fond.

— Il est rentré à son bord ?

— Non. Il est là-bas.

Et le patron désignait l’autre débit où, parmi quatre clients qui buvaient encore, on voyait Gassin gesticuler, complètement ivre.

— Il va comme ça de l’un à l’autre.

— On dirait qu’il pleure.

— Oui, il pleure. Il en est au moins à son quinzième apéritif depuis le matin, sans compter les petits rhums.

La patronne apporta de la bière glacée, que Maigret but à petites gorgées.

— Sa fille n’a pas d’aventures ?

— Aline ? Jamais de la vie !

Et Fernand disait cela comme si l’idée qu’Aline eût pu avoir une aventure était la chose la plus saugrenue du monde. N’empêche que Maigret l’avait vue allaiter le bébé, le sien ou un autre, mais que ce n’en était pas moins une jeune maman qui, apeurée par son geste maternel, s’était enfermée dans la cabine du fond !

Il était troublé en pensant au vieux ivre mort qui pleurait dans son verre et au bébé dans son berceau.

— Ils voyagent beaucoup ?

— Toute l’année.

— Ils n’ont pas de commis ?

— Ils sont seuls. Aline tient la barre comme un homme.

Maigret les avait vus, ces canaux du Nord aux rives droites et vertes, avec les peupliers dessinant la longue vallée d’eau plate et les écluses perdues dans la campagne, les manivelles rouillées, les bicoques ornées de roses trémières et les canards barbotant dans le remous des vannes.

Il imaginait la Toison-d’Or grignotant le ruban d’eau, heure par heure, jour par jour, jusqu’à quelque quai de déchargement, Aline à la barre, le bébé dans son berceau, sur le pont sans doute, près du gouvernail, et le vieux à terre, derrière ses chevaux.

Un vieil ivrogne, une folle et un nourrisson…


IV

Quand, le lendemain à six heures du matin, Maigret descendit du tramway 13 et se dirigea vers l’écluse, Émile Ducrau était déjà debout sur le quai de déchargement, la casquette de marin sur la tête, une lourde canne à la main.

Comme les matins précédents, par la grâce du printemps, il y avait dans l’air, dans la vie matinale de Paris, une gaieté puérile. Certains objets, certaines gens, les bouteilles de lait devant les portes, la crémière en tablier blanc près de son étal, le camion semant, au retour des Halles, ses dernières feuilles de chou, étaient comme autant de symboles de quiétude et de joie de vivre.

N’en était-il pas de même à une fenêtre de la maison haute dont le soleil dorait la façade, de la bonne des Ducrau qui secouait ses chiffons dans le vide ? Derrière elle, dans la pénombre du salon, on devinait Mme Ducrau qui allait et venait, un madras noué autour de la tête.

Au second étage, les persiennes restaient closes et on pouvait imaginer, rayé par le soleil, le lit de Rose, la molle maîtresse qui dormait les bras repliés, les aisselles humides.

Ducrau, lui, déjà installé de plain-pied dans la journée, lançait une dernière phrase au patron d’un bateau qui sortait de l’écluse et se glissait dans le courant de la Seine. Il avait vu Maigret. Il tira de sa poche une grosse montre en or.


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