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Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands

На электронном книжном портале my-library.info можно читать бесплатно книги онлайн без регистрации, в том числе Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands. Жанр: Полицейский детектив издательство неизвестно, год 2004. В онлайн доступе вы получите полную версию книги с кратким содержанием для ознакомления, сможете читать аннотацию к книге (предисловие), увидеть рецензии тех, кто произведение уже прочитал и их экспертное мнение о прочитанном.
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Название:
Maigret chez les Flamands
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неизвестен
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16 октябрь 2019
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Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands

Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands краткое содержание

Simenon, Georges - Maigret chez les Flamands - описание и краткое содержание, автор Simenon, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки My-Library.Info

Quand Maigret descendit du train, en gare de Givet, la première personne qu'il vit, juste en face de son compartiment, fut Anna Peeters. à croire qu'elle avait prévu qu'il s'arrêterait à cet endroit du quai exactement !


Elle n'en paraissait pas étonnée, ni fière. Elle était telle qu'il l'avait vue à Paris, telle qu'elle devait être toujours, vêtue d'un tailleur gris fer, les pieds chaussés de noir, chapeautée de telle sorte qu'il était impossible de se souvenir ensuite de la forme ou même de la couleur de son chapeau.


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Maigret chez les Flamands читать онлайн бесплатно

Maigret chez les Flamands - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon

— Avec Marguerite Van de Weert ?

Elle ne dit rien. Elle soupira.

— Quel âge a votre sœur Maria ?

— Vingt-huit ans… Tout le monde est d’accord pour dire qu’elle deviendra directrice de l’école de Namur…

Maigret tâtait le portrait dans sa poche.

— Pas d’amoureux ?

Et la réponse, aussitôt :

— Maria ?

Cela signifiait :

— Maria, un amoureux ?… Vous ne la connaissez pas !…

— Je vais poursuivre mon enquête ! dit Maigret en se dirigeant vers le palier.

— Vous avez déjà obtenu des résultats ?

— Je ne sais pas.

Elle le suivit dans l’escalier. En traversant la cuisine, il aperçut le vieux Peeters qui avait pris place dans son fauteuil et qui ne dut même pas le voir.

— Il ne se rend plus compte de rien, soupira Anna.

Dans l’épicerie, il y avait trois ou quatre personnes.

Mme Peeters versait du genièvre dans des verres. Elle salua en inclinant le buste, sans lâcher sa bouteille, puis continua à parler flamand.

Elle devait expliquer que le visiteur était le commissaire venu de Paris, car les mariniers se tournèrent vers Maigret avec respect.

Dehors, l’inspecteur Machère était occupé à examiner un bout de terrain où le sol était moins ferme qu’ailleurs.

— Du nouveau ? questionna le commissaire.

— Je ne sais pas ! Je cherche toujours le cadavre ! Parce que, tant qu’on ne mettra pas la main dessus, il sera impossible d’avoir ces gens-là…

Et il se tourna vers la Meuse avec l’air de dire que le corps n’était pas parti par là.


IV


Le portrait

Il était un peu plus de midi. Maigret, pour la quatrième fois peut-être depuis le matin, longeait la berge. De l’autre côté de la Meuse, il y avait un grand mur d’usine peint à la chaux, une poterne et des douzaines d’ouvriers et d’ouvrières qui sortaient, à pied ou à vélo.

La rencontre eut lieu cent mètres avant le pont. Le commissaire croisa quelqu’un en le regardant en face, et quand il se retourna ensuite il vit l’autre se retourner.

C’était l’original du portrait trouvé dans le linge d’Anna.

Une brève hésitation. Ce fut le jeune homme qui fit un pas dans la direction de Maigret.

— Vous n’êtes pas le policier de Paris ?

— Gérard Piedbœuf, sans doute ?

« Le policier de Paris. » C’était la cinquième ou la sixième fois depuis le matin que Maigret s’entendait appeler ainsi. Et il comprenait très bien la nuance. Son collègue Machère, de Nancy, était là pour faire l’enquête sans plus. On le regardait aller et venir et quand on avait l’impression de savoir quelque chose on courait le lui dire.

Maigret, lui, était « le policier de Paris », mandé par les Flamands, venu tout exprès pour les laver de tout soupçon. Et, dans la rue, les gens qui le connaissaient déjà le suivaient des yeux sans la moindre sympathie.

— Vous venez de chez moi ?

— J’y suis allé, mais ce matin, de bonne heure, et je n’ai vu que votre neveu…

Gérard n’avait plus tout à fait l’âge du portrait. Si sa silhouette était encore très jeune, jeune aussi sa façon de se coiffer et de s’habiller, on s’apercevait, de près, qu’il avait dépassé le cap des vingt-cinq ans.

— Vous avez à me parler ?

En tout cas, son défaut n’était pas la timidité. Pas une fois il ne détourna le regard. Il avait les yeux bruns, très brillants, des yeux qui devaient plaire aux femmes, d’autant plus que son teint était mat, ses lèvres bien dessinées.

— Peuh !… J’ai à peine commencé mon enquête…

— Pour le compte des Peeters, je sais ! Tout le pays le sait ! On le savait même avant votre arrivée… Vous êtes un ami de la famille et vous vous faites fort de…

— De rien du tout ! Ah ! votre père se lève…

On apercevait la petite maison. Au premier étage, le store se soulevait et l’on devinait la silhouette d’un homme à fortes moustaches grises qui regardait à travers les vitres.

— Il nous a vus ! dit Gérard. Il va s’habiller…

— Est-ce que vous connaissiez personnellement les Peeters ?

Ils marchaient le long du quai, faisant volte-face chaque fois qu’ils arrivaient à une bitte d’amarrage située à cent mètres de l’épicerie. L’air était vif. Gérard portait un pardessus trop mince, mais dont la coupe très cintrée devait le séduire.

— Que voulez-vous dire ?

— Il y a trois ans que votre sœur est la maîtresse de Joseph Peeters. Allait-elle chez lui ?

L’autre haussa les épaules.

— S’il fallait reprendre tout cela en détail !… D’abord, un peu avant la naissance de l’enfant, Joseph jurait qu’il l’épouserait… Puis le docteur Van de Weert est venu, de la part des Peeters, offrir dix mille francs pour que ma sœur quitte le pays et n’y revienne plus… La première sortie de Germaine, une fois relevée de ses couches, a été pour aller montrer l’enfant aux Peeters… Une scène terrible, car on ne voulait pas la laisser entrer et la vieille la traitait de fille perdue… Enfin, cela a fini par se tasser… Joseph promettait toujours d’épouser… Mais il voulait terminer d’abord ses études…

— Et vous ?

— Moi ?

Il commença par feindre de ne pas comprendre. Mais, presque aussitôt, il changea d’avis, esquissa un sourire à la fois vaniteux et ironique.

— On vous a raconté quelque chose ?

Maigret, tout en marchant le long du quai, tira le petit portrait de sa poche, le montra à son compagnon.

— Par exemple ! Si je me doutais que cela existât encore !…

Il voulut le prendre, mais le commissaire le remit dans son portefeuille.

— C’est elle qui ?… Non ! Ce n’est pas possible… Elle est trop fière pour ça… Du moins, maintenant !…

Et, pendant toute cette conversation, Maigret ne cessait d’observer son compagnon. Est-ce qu’il était tuberculeux comme sa sœur et sans doute comme le fils de Joseph ? Ce n’était pas sûr ! Mais il avait cette séduction de certains poitrinaires : des traits fins, une peau transparente, des lèvres sensuelles et moqueuses tout ensemble.

Son élégance était celle d’un petit employé et il avait cru devoir mettre un brassard de crêpe à son pardessus beige.

— Vous lui avez fait la cour ?

— C’est une vieille histoire… Cela date du temps où ma sœur n’avait pas encore l’enfant… Il y a au moins quatre ans…

— Continuez…

— Voilà mon père qui vient jeter un coup d’œil au coin de la rue.

— Continuez quand même.

— C’était un dimanche… Germaine devait aller visiter les grottes de Rochefort avec Joseph Peeters… Au dernier moment, on m’a demandé d’y aller, parce qu’une des sœurs était de la partie… Les grottes sont à vingt-cinq kilomètres d’ici… On a déjeuné sur l’herbe… J’étais très gai… Après, les deux couples se sont séparés pour se promener dans les bois…

Le regard de Maigret pesait toujours sur lui, sans rien exprimer de ses pensées.

— Ensuite ?

— Eh bien ? oui…

Et Gérard souriait avec fatuité et malice.

— Je ne pourrais même plus dire comment cela s’est fait… Je n’ai pas l’habitude de traîner les choses en longueur… Elle ne s’y attendait pas et…

Maigret lui posa la main sur l’épaule, questionna avec lenteur.

— C’est vrai, ça ?

Et il comprit que c’était vrai ! Anna, à ce moment-là, avait vingt et un ans…

— Après ?

— Rien ! Elle est trop moche… En revenant, dans le train, elle me regardait fixement dans les yeux et j’ai bien compris que le mieux à faire était de la laisser tomber…

— Elle n’a pas essayé… ?

— Rien du tout ! Je me suis arrangé pour l’éviter. Elle a senti qu’il n’y avait pas à insister… Seulement, quand nous nous croisons dans la rue, j’ai l’impression que si ses yeux étaient des revolvers…

On approchait du père Piedbœuf qui, sans faux col, les pieds dans des pantoufles de drap, attendait les deux hommes.

— On me dit que vous êtes venu ce matin… Entrez, je vous en prie… Tu as raconté au commissaire, Gérard… ?

Maigret s’engagea dans l’escalier étroit dont les marches de bois blanc ne paraissaient pas solides. La même pièce servait de cuisine, de salle à manger et de salon. C’était pauvre et laid. La table était couverte d’une toile cirée à dessins bleus.

— Qui est-ce qui l’aurait tuée ?… commença brutalement Piedbœuf, qu’on sentait d’une intelligence médiocre. Elle est partie ce soir-là en me disant qu’elle n’avait pas encore reçu son mois, ni même des nouvelles de Joseph.

— Son mois ?

— Oui ! Il versait cent francs par mois pour l’entretien de l’enfant… C’est bien le moins et…

Gérard, qui sentait que son père allait recommencer des jérémiades déjà connues, l’interrompit.

— Cela n’intéresse pas le commissaire ! Ce qu’il veut, ce sont des faits, des preuves ! Eh bien ! moi, j’ai tout au moins la preuve que Joseph Peeters, qui prétend ne pas être venu à Givet ce jour-là, y était… Il est arrivé en moto et…

— Vous voulez parler du témoignage ?… Il ne vaut plus rien… Un autre motocycliste s’est présenté en affirmant que c’est lui qui passait sur le quai un peu après huit heures…

— Ah !…

Et, agressif :

— Vous êtes contre nous ?

— Je ne suis avec personne ! Je ne suis contre personne ! Je cherche la vérité.

Mais Gérard ricana, dit à son père, à voix haute :

— Le commissaire n’est venu ici que pour essayer de nous prendre en défaut… Vous m’excuserez, commissaire… Mais il faut que je mange… Je dois gagner ma vie, moi, et mon bureau ouvre à deux heures !…

À quoi bon discuter ? Maigret jeta un dernier regard autour de lui, aperçut le lit-cage de l’enfant dans la pièce voisine, se dirigea vers la porte.


Machère l’attendait à l’Hôtel de la Meuse. Les voyageurs de commerce prenaient leur repas dans une petite salle séparée du café par une porte vitrée.

Mais, dans le café même, on pouvait casser la croûte, sans nappe, et il y avait quelques personnes qui mangeaient de la sorte.

Machère n’était pas seul. Un petit homme aux épaules monstrueusement larges, aux longs bras de bossu, buvait l’apéritif à sa table et se leva en voyant arriver le commissaire.

— Le patron de l’Étoile-Polaire ! annonça l’inspecteur, qui était très animé. Gustave Cassin…

Maigret s’assit. Un coup d’œil aux soucoupes lui apprit que ses interlocuteurs en étaient déjà à leur troisième apéritif.

— Cassin a quelque chose à vous raconter…

Il n’attendait même que cela ! À peine Machère s’était-il tu qu’il commençait en se penchant avec importance sur l’épaule du commissaire :

— Faut dire ce qu’on a à dire, pas vrai ?… Seulement, pas besoin de le dire tant qu’on ne vous demande pas de le dire… Comme répétait mon défunt père : pas de zèle !

— Un demi ! lança Maigret au garçon qui s’approchait.

Et il poussa son chapeau melon en arrière, déboutonna son pardessus. Puis, comme le marinier cherchait ses mots, il grommela :

— Si je ne me trompe, le soir du 3 janvier, vous étiez parfaitement ivre…

— Parfaitement, ce n’est pas vrai !… J’avais bu quelques verres, mais je marchais droit quand même… Et j’ai bien vu ce que j’ai vu…

— Vous avez vu une moto qui arrivait et s’arrêtait devant la maison des Flamands ?

— Moi ?… Jamais de la vie !…

Machère faisait signe à Maigret de ne pas interrompre l’homme qu’il encourageait du geste.

— J’ai vu une femme sur le quai… Et je vais vous dire laquelle… Celle des deux sœurs qui n’est jamais dans la boutique et qui prend le train tous les jours…

— Maria ?

— Peut-être qu’elle s’appelle ainsi… Une maigre avec des cheveux blonds… Eh bien ! Ce n’était pas naturel qu’elle soit dehors, vu qu’il y avait du vent à faire claquer les amarres des bateaux…

— À quelle heure ?

— Quand je suis rentré me coucher… Peut-être vers huit heures… Peut-être un peu plus tard…

— Elle vous a vu, elle ?

— Non ! Au lieu de continuer mon chemin, je me suis collé contre le hangar de la douane, car je pensais qu’elle attendait un amoureux et que j’espérais rigoler…

— En effet ! Vous avez été condamné deux fois pour attentat à la pudeur…

Cassin sourit, montra toute une rangée de dents gâtées. C’était un homme sans âge, aux cheveux encore bruns, plantés bas sur le front, mais au visage tout ridé.

Il était très soucieux de l’effet produit et chaque fois qu’il avait prononcé une phrase, il regardait d’abord Maigret, puis l’inspecteur Machère, puis un consommateur qui était derrière lui et qui écoutait la conversation.

— Continuez !

— Elle n’attendait pas d’amoureux.

Il y eut quand même chez lui une hésitation. Il avala le contenu de son verre d’un trait, cria au garçon :

— La même chose !

Et, d’une haleine :

— Elle s’assurait qu’il ne venait personne… Pendant ce temps-là, des gens sortaient de l’épicerie, pas par la boutique, mais par la porte de derrière… Ils portaient quelque chose de long et ils le jetaient dans la Meuse, juste entre mon bateau et Les Deux-Frères, qui est amarré derrière.

— Combien, garçon ? questionna Maigret en se levant.

Il ne paraissait pas étonné. Machère en était tout déconfit. Quant au marinier, il ne savait que penser.

— Venez avec moi.

— Où ça ?

— Peu importe. Venez !

— J’attends le verre que j’ai commandé.

Maigret attendit sans impatience. Il annonça au patron qu’il viendrait déjeuner quelques minutes plus tard et il emmena l’ivrogne vers le quai.

C’était l’heure où celui-ci était désert, car tout le monde était à table. De grosses gouttes de pluie commençaient à tomber.

— À quelle place étiez-vous ? questionna le commissaire.

Il connaissait le bâtiment de la douane. Il vit Cassin se blottir dans un coin.

— Vous n’avez pas bougé de là ?

— Sûr que non ! Je ne tenais pas à me mêler à cette histoire !

— Donnez-moi votre place !

Il n’y resta que quelques secondes, prononça en regardant l’homme au front :

— Il faudra trouver autre chose, mon ami !

— Comment, autre chose ?

— Je dis que votre histoire ne tient pas debout. De cette place-ci, vous ne pouvez voir ni l’épicerie ni l’espace de fleuve délimité par les deux bateaux.

— Quand je dis que c’était ici, je veux dire…

— Mais non ! Suffit ! Je vous répète de chercher autre chose ! Vous viendrez me voir quand vous aurez trouvé. Et, si ce n’est pas satisfaisant, ma foi, il sera peut-être nécessaire de vous boucler une fois de plus…


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